Peut être le billet précédent sur le mouvement planétaire et la grisaille actuelle m'incite-t-elle à vous emmener aujourd'hui, loin, très loin, vers des horizons inconnus, vers des paysages, des plaines et des rivières improbables. J'aimerais vous faire découvrir un univers poétique à l'occasion d'un nouveau voyage dans le bleu, le bleu turquoise cette fois-ci, accompagné de jaune, de jaune paille.
Et permettez-moi ici d'en profiter pour faire un petit clin d'oeil turquoise à Joye et à son humour décalé et poétique ...
Mais à l'arrivée quel spectacle ... Un matin d'octobre 1991, au lever du soleil, en présence des artistes, les 3.100 parasols ont commencé à s'ouvrir, simultanément en Ibakari, au Japon et dans la région de Los Angeles, en Californie. Au Japon, les parasols bleus s’égrènent dans une vallée d’une vingtaine de kilomètres, au Nord de Tokyo. Plantés de façon rapprochée, ils épousent la géométrie des rizières, et soulignent la couleur de la végétation luxuriante, ainsi que celle de l’eau. En Californie, les parasols jaunes s’étalent dans une vallée d’une trentaine de kilomètres. Leur couleur s’accorde aux collines marron, semées de broussailles, un paysage presque désertique.
Dans les deux pays, ils évoquent l’occupation de l’espace, optimisé au Japon, plus aéré aux Etats-Unis. Ces parasols créent des espaces intérieurs singuliers comme des maisons sans paroi ou des campements temporaires.
Cet art éphémère permet d'organiser le paysage et d'en révéler plus encore sa beauté et sa poésie sous-jacentes. Et nous pouvons encore continuer à rêver aux parasols bleu et jaune qui se répondaient de manière symbolique des deux côtés du Pacifique.