Pas coupable, mais presque

Je lis peu le quotidien gratuit Metro à Londres pour plusieurs raisons : d'abord c'est un dépressif très efficace que je préfère éviter, ensuite parce que je suis peu dans les transports publiques londoniens le matin (ou alors j'ai beaucoup traîné dans le Lounge du terminal Eurostar, dont les journaux sont autrement plus intéressant). Mais voilà, depuis quelques semaines, j'attends un train dans une gare de Londres à 6h53, et pour patienter je feuillette ce "torchon".

Je sais qu'Aliocha ne va pas être contente, mais je vais ici encore un peu taper sur les journaux (je sais, je sais qu'il faut faire la différence entre les journaux - surtout en Angleterre, et même entre les journalistes car il y a du très bon grain dans l'ivraie). Donc les précautions précédentes évoquées, voici dans le même numéro que je vois trois articles similaires:

1. un homme est déclaré innocent
2. on relate abondamment les faits qui lui étaient reprochés et ce pourquoi il y avait enquête.

Article 1: "There are no grounds for an inquiry into Lord Mandelso's ties with Russian aluminium magnate Oleg Deripaska, the EU said yesterday."

Article 2: "Calls for an inquiry into Mr Osborne's [le probable futur chancelier de l'échiquier si les COnservateurs sont élus - ndlr] conduct were last week rejected by the Electoral Commission The party funding watchdog said it had no evidence of wrongdoing."

Article 3: "There will no be an inquiry into allegations Tony Blair misled MPS over the Ecclestone affair. Commons Speaker Michael Martin [...] rules out any further action".

Ceci est à rapprocher de la récente "affaire DSK", où les 24 membres du conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) ont conclu que Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds, n’avait commis "ni harcèlement, ni favoritisme, ou tout autre abus d’autorité" en ayant eu, en janvier 2008, une relation sexuelle avec l’une de ses subordonnées, Piroska Nagy, qui a quitté le FMI pour la BERD en août dernier.

A chaque fois un bruit énorme, des allégations, suspicions, et au final, bah non, y'avait pas de quoi en faire un plat. Mais voilà, le mal est fait.

D'accord, vous auriez raison de me faire remarquer qu'il s'agit de personnalités publiques. Mais malheureusement cela arrive aussi dans les faits divers. Et une fois le mal fait... Car ce qui me gene ici (et a la lecture du Metro j'ai eu une surdose), c'est qu'on a l'impression que les journaux ont monté en épingle les faits et le lecteur en garde un gout amer de suspicion générale. A quand les articles du type : "Sarkozy a été blanchi des accusations de mégalomanie", "Gordon Brown a été reconnu innocent de complot contre Tony Blair"... etc

Mais ici je devrais laisser le mot de la fin à Yvan Audouard qui disait à juste titre : "une information plus un démenti, cela fait deux informations pour le prix d'une. - et c'est toujours la fausse qui reste dans les mémoires" ... le secret de la presse est peut être là.