Crédit photo : Rantes Aguirre/FlickR
Respirez-vous suffisamment ? Même si chacun de nous sait que respirer est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, trop peu de gens prennent le temps de s’exercer à cette activité dont la maîtrise peut relever du domaine de l’art : Interrogez donc un pratiquant de yoga.
Vous prendrez bien encore un peu d’air ?
Procédons à un petit test : Tenez vous debout, et penchez vous à partir de la taille, les mains pendantes à hauteur des genoux. Prenez une profonde inspiration en gonflant progressivement le ventre, puis en redressant le buste, les épaules en arrière, le torse bien gonflé.
Maintenant, expirez lentement l’air de vos poumons, jusqu’au dernier souffle. Répétez l’opération trois fois.
Étourdissement ? Vertige ? Sensation étrange mais pas déplaisante ? Votre cerveau n’a pas l’habitude de recevoir autant d’oxygène.
Nous n’utilisons qu’une partie infime de nos possibilités respiratoires. Lorsque l’on prend l’habitude de s’asseoir les épaules rentrées et le ventre en avant, la capacité pulmonaire diminue et le souffle devient faible, court et rapide. Pour peu que vous soyez fumeur, il est possible que vous ayez totalement oublié la profonde sensation d’aise qui suit une longue inspiration.
Respirer, en deux mots :
La respiration est un mécanisme naturel d’inspiration et d’expiration de l’air dans les poumons. L’absorption d’oxygène et l’élimination de gaz carbonique alimentent le corps en O², source d’énergie, et le purge du CO² que produisent les opérations cellulaires.
Plus les inspirations sont rapides, moins la respiration est efficace. On estime que la moyenne d’inspirations/expirations par minutes oscille entre 16 et 18 par minute. Qu’en est-il pour vous ?
A quoi bon respirer ?
D’abord parce que c’est un plaisir physique : La sensation vivifiante de renouveler l’air de ses poumons permet de mieux faire face aux contrariétés du quotidien. Il faut prendre l’habitude de repérer les moments de stress, de fatigue ou d’anxiété, et se forcer, à cet instant, à prendre de longues inspirations, suivies de profondes expirations.
“Un peu d’air pour un esprit plus clair”. Et il en va de même pour récupérer d’une souffrance physique. Dans ces moments, une goulée d’oxygène permet de calmer l’organisme, d’apaiser le rythme cardiaque et de lui transmettre un message : “Ce n’est pas de situation de danger, inutile de réagir excessivement”.
Ensuite, notons qu’il n’est pas inutile, au réveil et avant de s’endormir, de prendre quelques minutes pour inspirer et expirer : S’allonger sur le dos, les mains le long du corps, inspirer lentement en gonflant le ventre puis la poitrine. Enfin, relâcher lentement l’air dans les poumons et rentrer le ventre. Cela permet, au matin, de mieux se réveiller et se préparer à la journée qui commence. Le soir, l’exercice aide à récupérer de la tension accumulée durant le jour et ralentit le rythme cardiaque, préparant le corps au sommeil.
Pendant l’exercice physique
Il est indispensable, lors d’un exercice physique, de contrôler inspiration et expiration efficacement : se concentrer sur la respiration afin de prendre son temps et d’exercer correctement le mouvement.
Mieux respirer, c’est aussi fournir plus d’oxygène au corps, donc d’avantage d’énergie. C’est ainsi que l’on fait disparaître l’impression de difficulté ressentie dans la réalisation d’un exercice.
Vous n’y croyez pas ? Et pourtant : Procédez donc à un exercice physique simple : flexions, levée d’haltères légers…
Réalisez le une première fois en sifflotant un air que vous appréciez, en récitant un texte que vous connaissez ou encore en chantant : en perturbant votre rythme respiratoire donc.
Reprenez votre souffle, et récidivez, cette fois en contrôlant soigneusement votre respiration : la difficulté de l’exercice s’est considérablement amoindrie.
Prendre l’habitude de mieux respirer lors de chaque effort pousse le métabolisme à adopter un rythme respiratoire plus naturel. La posture se corrige d’elle même puisque l’on ressent une gêne quand la respiration ne s’effectue pas correctement : Lorsque l’on se tient vouté en position assise, par exemple.
Bien respirer, c’est aussi préparer son corps à la méditation : Asseyez-vous, le dos bien droit, les mains posées sur les jambes, et prenez une profonde inspiration en bloquant très légèrement votre souffle juste avant l’expiration. Pendant l’expiration, imaginez un courant montant de votre ventre jusque dans la poitrine, puis parcourant les épaules et les bras. Visualiser son propre corps participe aux mécanismes de contrôle de soi.
N’oubliez jamais de contrôler soigneusement votre souffle. Les latins employaient le même mot “Anima” pour évoquer les idées “d’âme” et de “souffle”.
Il est bon de ne pas oublier que la respiration est un des fondements de notre santé.