Le problème du film, outre une sévère baisse de rythme en fin de course, c'est qu'il peine à afficher ses véritables intentions. D'un côté, il tente de tirer sur la corde sensible en insistant sur les conséquences malheureuses de la gestion calamiteuse des grandes sociétés, qui affichent un mépris total envers ceux auxquels elles ont nui. De l'autre, il enchaîne les péripéties absolument pas crédibles en faisant des héros des rois de l'infiltration. Si bien qu'il devient difficile de savoir quoi penser. Il est évidemment permis (et nécessaire) de rire avec la misère sociale, mais Jolivet donne ici l'impression de n'utiliser la détresse de ses personnages que comme un prétexte pour orchestrer une grande foire à la rigolade. À côté de Ma petite entreprise ou même de Zim and co., La très très grande entreprise apparaît comme un Jolivet mineur, lui qu'on a connu tellement plus inspiré pour mêler la réalité du moment à ses comédies et polars. Nul doute qu'il nous reviendra bientôt en bien meilleure forme.
5/10