Dans Libération Ondine Millot écrit : « Le commissaire regrette que ce « durcissement des peines » aggrave la surpopulation carcérale. Il s’alarme du « traitement des personnes souffrant de troubles mentaux », de plus en plus nombreuses en prison. La sévérité actuelle lui parait d’autant plus inappropriée pour les mineurs. « Cela ne résoudra pas le problème de la délinquance juvénile » insiste-t-il.
« Le Commissaire dénonce aussi la politique d’immigration et notamment le sort réservé aux enfants d’étrangers en situation irrégulière. Relevant qu’au centre de rétention administrative de Mayotte - antichambre avant l’expulsion -, ils sont mélangés aux adultes ou, au contraire, raccompagnés à la frontière sans leurs parents. En métropole, « la présence d’enfants accompagnant leurs parents dans les centres de rétention s’est accrue ». D’où un risque de « traumatisme irrémédiable ». Le commissaire qualifie par ailleurs d’« intolérable » les interpellations d’enfants étrangers dans l’enceinte d’établissements scolaires et juge que la politique des «quotas de migrants irréguliers à éloigner soulève de sérieuses questions en matière de droits de l’homme». Il craint que cela ne «pousse les forces de l’ordre à procéder à de plus en plus d’interpellations avec des méthodes parfois contestables».
Concernant les gens du voyage et les Roms, le commissaire s’inquiète des difficultés de scolarisation des enfants. Les premiers à cause des problèmes de stationnement des caravanes. Les seconds parce que leurs parents vivent dans une grande précarité et risquent à tout moment d’être expulsés sous couvert de pseudo-retours humanitaires.
Depuis que Robert Badinter et les responsables de l'Observatoire international des prisons ont poussé un cri d'alarme, le gouvernement répond que des prisons sont en cours de construction et qu'il faut être patient. Les suicides (un homme de 57 ans s'est suicidé récemment au centre de détention de Val-de-Reuil) augmentent sensiblement et le plus terrible c'est que les prisons regorgent de malades psychiatriques qui n'ont rien à faire en prison. Ils devraient être pris en charge dans des établissements de soins spécialisés. Evidemment, cela a un coût. Au pays des droits de l'homme, il est choquant de lire le rapport de M. Hammarberg. Il est encore plus choquant de ne rien faire pour mettre un terme à la situation qu'il dénonce.