La solution: Beethoven et le “Testament d’Heiligenstadt”

Publié le 23 novembre 2008 par Chantalserriere

Mille pardons, voyage oblige, pour n’avoir pu commenter les suggestions et  encourager gagnants, non gagnants ou visiteurs de passage! j’ai programmé la réponse pour être au rendez-vous de la solution…mais à l’heure où vous la lirez. .. je serai sur la route…et probablement sous la neige!

Il était sourd. Il allait le devenir plus encore. Il se révolte. Il crie sa colère et sa détresse. C’est Beethoven .

Dans le manuscrit connu plus tard sous le nom de “Testament D’Eiligentstadt“, le compositeur écrit à ses frères un texte justifiant son attitude de repli.

“Ô vous ! hommes qui me tenez pour haineux, obstiné, ou qui me dites misanthrope, comme vous vous méprenez sur moi. Vous ignorez la cause secrète de ce qui vous semble ainsi, mon cœur et mon caractère inclinaient dès l’enfance au tendre sentiment de la bienveillance, même l’accomplissement de grandes actions, j’y ai toujours été disposé, mais considérez seulement que depuis six ans un état déplorable m’infeste, aggravé par des médecins insensés, et trompé d’année en année dans son espoir d’amélioration. Finalement condamné à la perspective d’un mal durable (dont la guérison peut durer des années ou même être tout à fait impossible), alors que j’étais né avec un tempérament fougueux, plein de vie, prédisposé même aux distractions offertes par la société, j’ai dû tôt m’isoler, mener ma vie dans la solitude, et si j’essayais bien parfois de mettre tout cela de côté, oh ! comme alors j’étais ramené durement à la triste expérience renouvelée de mon ouïe défaillante, et certes je ne pouvais me résigner à dire aux hommes : parlez plus fort, criez, car je suis sourd…”

Heiligenstadt, le 10 octobre 1802.

“Ainsi je te fais mes adieux – et certes tristement – oui, à toi, espérance aimée – que je portais avec moi jusqu’à présent – l’espérance d’être guéri au moins jusqu’à un certain point – elle doit maintenant me quitter complètement, comme les feuilles d’automne tombent et se flétrissent, elle aussi est morte pour moi…”

Première page autographe du document bouleversant connu sous le nom de Testament de Heiligenstadt , rédigé par Beethoven le 6 octobre 1802 et retrouvé après sa mort. Désemparé, il y traduisait, comme on l’a vu, sa douleur mais aussi la volonté de poursuivre son art. La composition de la Troisième Symphonie finit par l’arracher à cette crise. (source wikipedia).