D'habitude, les ouvrages traitant d'économie sont ennuyeux, sauf bien sûr lorsqu'ils évoquent non sans un certain talent la crise du logement ;-) , mais je m'égare sur les chemins tortueux de l'égocentrisme narcissique.
Donc, usuellement, les livres d'économie font de bons compagnons de table de chevet: avec eux, pas de risque de passer une nuit blanche, nul besoin de compter les moutons pour s'endormir.
Voilà pourquoi il m'a paru intéressant d'évoquer le livre des deux auteurs du blog "éconoclaste", MM. Delaigue et Menia, ouvrage que j'ai apprécié. Le titre est un véritable aspirateur à requêtes pour moteur de recherche: "Sexe, drogue, et économie". Pas racoleur pour deux sous. On pourra d'ailleurs reprocher aux auteurs de se contenter d'effeuiller, pardon, d'effleurer les sujets contenus dans le titre de l'ouvrage. Ca manque de cul, quoi.
Normal, l'ouvrage veut d'abord nous parler d'économie. Et si vous êtes déjà un pro, passez votre chemin: c'est un livre de vulgarisation, au sens le plus noble qui soit. Mais si votre culture économique oscille entre l'inexistant et un intérêt actif, alors ce livre est non seulement tout à fait accessible, mais devrait vous distraire et parfois vous surprendre, ce qui n'est pas rien.
Pourtant, vous ne serez pas plus économiste après l'avoir lu qu'avant. Ce n'est pas un traité progressif, pédagoqique. Mais il est plutôt une somme de photographies de l'état de la science économique sur des sujets concrets de la vie de tous les jours. Parmi les questions auxquelles il essaie de répondre, citons en vrac: la nullité des prévisions des économistes (d'ailleurs, le livre a été bouclé avant le grand krach de l'été: ils n'en parlent pas...), l'intérêt de la mondialisation, l'inutilité des G8, les politiques face au "changement climatique" (du point de vue de celui qui admet l'hypothèse scientifique du GIEC), le rôle de la chance dans la réussite professionnelle... Je note que le chapitre sur le logement est parfaitement en phase avec le remarquable ouvrage ;-) que j'évoquais au début de cette note.
Le livre est anti-dogmatique par excellence: les mots "libéralisme" et "socialisme" doivent y être cités suffisamment peu souvent pour tenir sur les doigts de la main. Mais les conclusions des différents chapitres sont généralement assez libérales, quand bien même des points de vue opposés sont fréquemment cités. Et quand bien même j'ai tiqué sur un chapitre (celui consacré à la dette), pas de quoi grimper au mur. Et puis, rien ne vous empêche de contester un chapitre, l'important est de garder l'esprit critique en éveil, pas vrai ?
Enfin et surtout, il montre que l'économie n'est pas une discipline réservée à l'élite financière, aux princes de Wall Street et autres vilains capitalistes qui ne font rien qu'à détruire la planète. Chaque chapitre nous rappelle à quel point l'économie, et surtout la micro-économie, est d'abord et avant tout une affaire de comportements individuels, de réactions à des incitations ou à des entraves, bref, une discipline profondément ancrée dans l'étude de l'humain.
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Sinon, je ne désespère pas de trouver le temps de créer un petit coin de librairie sur ob'lib'. Avec des grands maîtres comme des essais actuels. Mais c'est beaucoup de boulot...
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