Je ne connais rien au fonctionnement du Parti Socialiste, mais après trois mois de discussion, de votes, de palabres au vu et su de toute la France, l'issue du vote des militants me laisse songeur. Quoi, tout ça pour 42 voix de différence? Finalement, le PS ressemble à la France:
- un gros tiers de gens du Nord, de chtis, ragaillardis par la grâce de Dani Boon, et représentés par Martine Aubry
- un gros tiers de gens du Sud (de la Loire), dont les puissantes fédérations ont semble-t-il soutenu Segolène Royal
- un petit tiers de parisiens, supporters de Bertrand Delanoe, et mis en minorité la semaine passée à Reims
Quelle que soit l'issue de la joute entre ces deux figures phares du PS, l'avenir sembleincertain pour la rose. Aucune des deux ne semble capable de rassembler, d'aller séduire ses adversaires au sein de son propre camp. Mitterrand avait su rallier le PC à sa cause, et mettre en minorité ses opoosants (comme Rocard) afin d'incarner la gauche à lui tout seule. Royal méprise trop la gauche populaire, et Aubry méprise trop la gauche caviar. Aucune d'elle ne peut incarner l'ensemble du PS, qui implosera rapidement, tout seul.
Y a-t-il lieu de s'en réjouir bruyamment, comme l'a fait Patrick Devedjian la semaine passée? J'en doute. La disparition du PS se fera au bénéfice d'une extrême gauche rajeunie en la figure d'Olivier Besancenot. Le facteur des Hauts de Seine est, en réalité, le grand vainqueur de trois mois d'affrontements stériles au PS. Et en période de crise économique, avoir une gauche radicale forte n'est pas forcément une bonne chose.