Mes comparses ont l’habitude de vous présenter une chronique du Jukebox 6VB toute garnie de rock. Que voulez-vous, ce sont de vieux rockers, comme Marjo mais avec une chatte moins sauvage. Je vous présente cette semaine une version alternative du Jukebox, dans le sens de pas de rock. Pas que j’aime pas ça mais disons que mes années à forte consommation lysergique ont été enveloppées par plusieurs autres styles musicaux qui peuvent tout aussi bien agrémenter vos dimanches matins à préparer vos pools. Et si vous faites votre pool le samedi soir avec une bonne pipe et un armagnac ’79 devant un ardent feu de foyer, achetez-vous l’album The Historic California Concerts 1954 de Clifford Brown & Max Roach et écoutez-le en loop.
Boards of Canada – Dayvan Cowboy
Boards a un shitload de bonnes tounes mais celle-là est la seule qui a un vidéo officiel fait par le groupe. Y’en a plusieurs autres faits par des fans qui ont visiblement beaucoup de temps libre. Certains réussis, d’autres moins. Mais celui de Dayvan Cowboy est une excellente représentation visuelle de ce que Boards dégage. Des vieilles images du premier saut en parachute de l’espace, un immense plan de l’océan, des dauphins et des surfers qui glissent à travers des saucissons d’eau. Le tout accompagné de beats intelligemment sloppy et des sons hivernaux et nostalgiques. Les goûts en musique sont vraiment très personnels mais ceux qui aiment pas Boards of Canada peuvent ben manger d’la marde avec un bon grand bock de crédibilité, ça leur ferait du bien.
The Field – Silent
Qui dit « dimanche matin » dit « fin de rave ». L’engourdissement chatouilleux qui suit une nuit de danse, de stimuli audio-visuels et de cocktails de vitamine R nécessite un style de musique bien particulier pour décompresser et digérer nos crêpes bacon-moutarde-vieux cheddar. Idéalement, on doit rester dans le beat 4/4 soutenu mais relax, ensoleillé et pas trop compliqué. The Field nous a pondu en 2007 un album de référence en trance minimal (From Here We Go Sublime) qui a été acclamé autant du côté des critiques que des sales drogués. La toune Silent est probablement ma préférée de l’album mais y’a pas de vidéo l’fun sur YouTube fak j’ai mis celui de la toune Over the ice qui est nettement plus adapté à votre lendemain d’acide. La toune Paw in my face, qui s’avère être un étonnant remix (écoutez jusqu’à la fin), est aussi pas mal souriantissime.
Georges Brassens – Le testament
J’ai grandi avec Tonton Georges en écoutant Joël Lebigot le matin à CBF. Presqu’à chaque matin, on pouvait entendre l’inévitable Bancs publics ou Les trompettes de la renommée entre la météo d’Alcide et la critique d’une pièce de théâtre plate de la Grimaldi. Puis, Georges est disparu, principalement parce que j’ai commencé à m’intéresser à Metallica. Après un cheminement mélomane ô combien complexe et varié, Georges est réapparu dans ma vie plusieurs années après grâce à Guy Gazon et m’a rappelé à quel point c’est de l’excellente musique matinale. J’adore le grivois et le manouche avec mes croissants de soleil pour déjeuner. Et Georges a des valeurs nobles, telles que vues dans le clip ci-dessous : une guitare, des amis qui fument la pipe, quelques moustaches et bouteilles de vin sur une table remplie. Amen, brother.
Ray Conniff – Christmas Medley
Soyons sérieux un instant : on a beau chier sur La Baie parce qu’ils commencent à mettre leurs sapins de Noël avant l’Halloween mais, dans le fond, on fait pareil. Qui n’écoute pas dans son iPod des sing-alongs et des Christmas carols en plein septembre en marchant sur Masson pour pourlécher les vitrines? Me semble… Le problème, c’est qu’y’a beaucoup de musique de Noël faite par des escrocs qui ne croient pas vraiment au miracle de la naissance du Christ et à la magie traditionnelle du 25 décembre. Genre Bruno Pelletier. Come on. Shut the fuck up Bruno et laisse la place aux vrais : Ray Conniff and the Singers. Ray et toute sa gang chantent comme si du Egg Nog leur coulait dans les veines. Du solide merriness, ça, madame. En vous souhaitant trois poules, deux tourterelles ou une perdrix dans un poirier pour Noël.
Sam Spence – Autumn Wind
Sam Spence est l’homme derrière la fameuse musique de foot qu’on entend depuis des siècles dans les documentaires de NFL Films. Une sorte d’orchestration militaire et héroïque. Celle qui nous donne des frissons à chaque fois qu’on voit un linebacker des Bears planter au ralenti un running back des Colts dans une mare de bouette. Il a jadis sorti un disque avec des tounes typiques et des bouts de narration de John Facienda, la tout aussi fameuse voix NFL que tous les hommes au monde aimeraient avoir. Pas pour rien que le foot sodomise tous les autres sports, NFL Films n’a pas son équivalent pour vendre le sien. Le clip qui suit rappelle la belle époque des Raiders et nous fait espérer un retour à la gloire de cette grande équipe dans un avenir rapproché. J’imagine ça va nécessiter un foudroyant cancer du corps à Al Davis pour y arriver fak c’est pas pour demain. Il est increvable, c’t’ostie-là.