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Article : Le cheval de Przewalski

Publié le 22 novembre 2008 par Julien Peltier

Le cheval de Przewalski
Dernier cheval sauvage

Le cheval de Przewalski est le dernier cheval sauvage au monde. Vous le connaissez : c’est lui ou l’un de ses proches cousins que l’on retrouve sur les célèbres peintures rupestres de la grotte de Lascaux. Le cheval moderne, avec ses nombreuses variétés, remonte presque certainement à trois types fondamentaux issus de chevaux vivant dans des régions de configuration et de climats différents. Les trois groupes préhistoriques étaient représentés par les chevaux des steppes, des forêts et des plateaux.


L’ancêtre le plus lointain du cheval se nomme Hyracotherium. Ce petit herbivore avait la taille d’un chat. Il broutait les arbres des forêts, puis les forêts se sont transformées en pâturages, et il s’est adapté. Ses membres se sont allongés, la taille des doigts latéraux a diminué, et ils ont commencé à se déplacer sur leur troisième doigt, acquérant ainsi des dispositions pour la vitesse. Puis l’évolution suit son cours, pour aboutir aux les équidés actuels. Le premier cheval de l’époque moderne : Equus simplicidens possédait un ongle très développé : le sabot. Il quitte l’Amérique du Nord pour migrer vers l’Asie, l’Europe puis l’Afrique du Nord. La morphologie des chevaux peuplant les régions froides du Nord de l’Europe s’est adaptée au climat et leur taille a augmenté. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord apparaissent les chevaux à sang chaud, adaptés à la vie dans les déserts.
Le croisement de race à sang chaud et de race à sang froid a donné naissance à des demi-sangs. La majorité des chevaux de selle et des poneys sont des demi-sangs.

Article : Le cheval de Przewalski

©zurag.mn / Altangerel Ganchuluun
L’évolution du cheval
Le cheval des steppes ou cheval de Przewalski, a survécu pratiquement sans aucune modification. Originaire d'Asie Centrale, le il a parcouru l'Europe il y a 20 000 ans au moins, comme en attestent donc les peintures de Lascaux. Disparu à l'état sauvage depuis une trentaine d'années, il recommence à peupler les plaines d'Asie Centrale, son berceau d'origine.
Autrefois réparti en Asie centrale et en Europe, il est aujourd’hui éteint en liberté.
Son apparence révèle plusieurs traits « primitifs » : une grosse tête, des yeux placés en hauteur, de longues oreilles, une encolure épaisse, un gros corps robuste et trapu avec une raie de mulet foncée et des zébrures sur les pattes. Il revêt toujours une robe isabelle avec les extrémités foncées, un bout de nez clair et des crins foncés. Sa crinière est dressée naturellement, pousse toute droite et mue chaque année; il n’a pas de toupet (partie des crins poussant entre les oreilles et tombant sur la tête). Il survit sur de très maigres rations et peut supporter des températures extrêmes de chaud ou de froid.
Origines
C’est en 1879 qu’un explorateur russe, d’origine polonaise, le colonel Nikolaï Mikhailovitch Przewalski, ramena d’une expédition dans le désert de Gobie en Mongolie la peau et le crâne d’un équidé inconnu jusqu’alors. Ces pièces anatomiques furent étudiées par Poliakoff, un zoologiste de Saint-Pétersbourg, qui décrivit cette nouvelle espèce sous le nom d'Equus przewalski en l’honneur de l’explorateur russe. L’étude de ces dépouilles fut à l’origine d’une importante controverse entre zoologues. Compte tenu de ses dimensions et de ses caractéristiques, on pouvait être en présence d’un hémione, équidé asiatique tenant à la fois de l’âne et du cheval. Avant cet évènement, l’espèce était considérée comme éteinte, décimée par les chasseurs pour sa viande et victime de l’expansion humaine.
Article : Le cheval de Przewalski
©D.R
Il existe un rapport de 1630 d’un takh offert à l’empereur de Mandchourie, et un dictionnaire mandchou de 1771 définit le takh comme un « cheval sauvage de la steppe ». Trois siècles plus tard, c’est un médecin écossais du nom de John Bell, lors d’un voyage jusqu’en Chine, qui mentionna ce cheval : il s’étonne d’y découvrir de petits chevaux.
En liberté, le cheval de Przewalski vivait à une altitude de 2 500 mètres dans des régions montagneuses. Au début de chaque automne, il descendait vers les plaines désertiques pour trouver un climat plus doux. Il cherchait sa nourriture la nuit. Pendant la journée, il restait dans des ravins caillouteux. Parfaitement adapté à cet environnement aride, ce cheval y vécut jusqu’en 1966, époque où le dernier groupe sauvage a été observé. En 1958, on n’observe plus que quelques 40 spécimens en Chine et en Mongolie. Mais l'espèce fut perpétuée par les spécimens des zoos de manière efficace.
Les chemins de la liberté
Des projets ayant pour but de les ramener en Mongolie commencèrent à voir le jour. Tous les chevaux de Przewalski existant aujourd’hui descendent des douze chevaux enlevés de leur milieu naturel et d’une jument, capturée en 1947. Le problème rencontré fut que n’existant plus qu'en captivité et en quantité de plus en plus réduite, le sort de ce cheval devenait très critique. La sélection naturelle ne pouvait plus s'opérer et l'on commençait à faire face à un problème de consanguinité.
Des associations et des passionnés élèvent depuis 1993 un troupeau de chevaux sur le Causse Méjean, en Lozère. Au terme d’années de préparation, douze chevaux ont été libérés après avoir parcouru les milliers de kilomètres qui séparent la Lozère, où ils ont été réacclimatés à la vie en liberté de la Mongolie. Des mesures de conservation ont été mises en place afin de reconstituer la population mongole. 250 individus ont ainsi été réintroduits dans la nature.
Avant de remettre les chevaux de Przewalski dans la nature, où ils devront se nourrir seuls, endurer des conditions climatiques extrêmes, lutter contre leurs prédateurs naturels, les loups, il vaut mieux connaître les exigences biologiques de cet animal et ses méthodes d’adaptation.
Des associations s’y consacrent, comme le WWF et le projet TAKH. Ainsi ces chevaux vont réapprendre à vivre libres. Plus tard, on pourra envisager leur retour dans le parc National de Khar Us Nuur.

Article : Le cheval de Przewalski

© National Geographic / Roy Toft
Deux transports de chevaux ont eu lieu en 2004 et 2005. 22 individus au total, structurés en cinq groupes pré-formés, ont retrouvé la terre de leurs ancêtres. Tous ces individus sont à l’heure actuelle en pleine forme, notamment grâce aux gardes mongols qui les surveillent étroitement et aux dix ans passés en France où ils ont pu se réhabituer à des conditions naturelles difficiles. Les 22 individus sont les fondateurs de la population que l’association souhaite créer en Mongolie. Farouche malgré sa longue vie en captivité, le cheval de Przewalski reste un animal sauvage, qui refusa toujours de se laisser domestiquer, ce qui lui vaut d’être reconnu comme l’unique espèce de chevaux sauvages au monde. C'est un cheval exceptionnel dont l'avenir sauvage dépend de la conservation et de la restauration du milieu naturel. Peut-être un jour la Mongolie résonnera-t-elle à nouveau de ses galops impétueux.
Description
Nom : Equus przewalski, Takh en mongol.
Poids : 250 à 350 kg
Taille au garrot : 1,20 à 1,35 m (en comparaison le cheval de trait mesure entre 1,50 et 1,62 m)

Chauve-souris
Sources bibliographiques
> 100 chevaux de légendes. Myriam Baran. Solar
> Le Monde fascinant des chevaux. Grund
Sites
> Association pour le cheval de Przewalski
> Parc National des Cèvennes
>
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