Bonne nouvelle, recrudescence des embauches et explosion des salaires

... dans les cabinets ministériels. Qu'en est-il?

Pour les entreprises, les hommes sont des ressources qu'il convient de gérer au mieux. Gérer au sens d'administrer et de déployer, au sens d'accompagner les compétences et les faire vivre et s'épanouir. Mais aussi gérer au sens de plus en plus usité (style "t'inquiète, je gère"), qu'on emploie pour dire "faire face", "affronter" : les hommes n'étant plus seulement des compétences et des valeurs, mais aussi des charges, des revendicateurs, des sujets de conflits, du... "trop" en terme numérique et du "pas assez" en terme qualitatif.

Dans cette période de crise économique où les indicateurs nous permettent de prévoir une hausse du chômage record pour toute l'année 2009, même dans les secteurs auparavant reconnus comme étant en pénurie de main d'oeuvre (ces fameux emplois du bâtiment exercés par les plus courageux d'entre nous, pas toujours passionnés par leur métier), dans cette période de risques gros pour l'emploi donc, et de préparation à une chute sensible de notre bon vieux "pouvoir d'achat" (grrr), une polémique a créé un petit conflit entre la presse et le gouvernement... (encore ces journalistes qui se croient tout permis au lieu d'expliquer "pédagogiquement" le bienfait des réformes en cours!...;-)). C'est Le Monde qui le premier a mis un peu d'huile sur le feu, dans un "rapport d'étonnement" (ou "article d'investigation", au choix, les états généraux de la presse travaillent aussi sur les concepts) :

==> comment que ça se fait-il que les frais de personnel aient autant augmenté dans les ministères, révélant à la fois hausse d'effectifs et primes plutôt sympas pour le pouvoir d'achat des bénéficiaires? En plein plan de rigueur?

On aurait pu répondre à ces "insolents" que les hommes sont justement plus des ressources de sortie de crise que des charges et que ces embauches sont complètement justifiées par la situation actuelle et les besoins qu'elle engendre, et simplement un investissement pour l'avenir! Comme le bon patron de l'entreprise familiale du coin ayant quelques ambitions pour son établissement aurait pu répondre. Par exemple.

Mais Fillon, il a répondu : "c'est même pas vrai d'abord!" (ce ne sont pas les termes exacts, désolée je n'y étais pas, mais tout est écrit là). Les effectifs ne font que diminuer au fur et à mesure des gouvernements successifs, et en plus, les montants des primes qui créent la polémique ne sont pas extravagants puisque l'évolution constatée est une pure interprétation des chiffres qui ne prend pas comme référence l'année 2007 complète intégrant la grande époque De Villepin.

Bref, la réponse de Matignon est argumentée et illustrée, mais la rumeur circule, partout dans les journaux et à la radio... Alors qu'au-delà des chiffres, il y a une vraie redéfinition des RESSOURCES HUMAINES qui est en train de se refléter dans ces considérations. En plein pendant la réforme de la formation professionnelle, où on est en train de parlementer sur la possible fin de l'obligation pour l'entreprise de former ses salariés ... et donc de s'occuper des compétences en leur permettant de s'épanouir. Gestion des ressources humaines... tinquiète je gère.

Il est temps de redéfinir enfin les critères de l'humanisme au travail. D'ailleurs, faut que je retourne bosser, on m'attend, je ne sais pas si je suis moi-même pleine de ressources :)... mais j'y veille!