Après une longue nuit de suspense et la coutre victoire de Martine Aubry, le PS est plus divisé que jamais

Martine Aubry emporte l'élection de Premier secrétaire du Parti Socialiste. Les résultats sont tombés très tôt ce matin, tant le score est serré. Avec 50,2% des suffrages, Martine Aubry distance Ségolène Royal de seulement 40 voix sur près de 135 000 suffrages exprimés. Un résultat déjà contesté par sa rivale, qui propose de revoter jeudi prochain.

Le PS se réveille avec la gueule de bois, jamais aussi divisé. Aubry/Royal : deux styles différents, deux génrations différentes et deux visions politiques opposées. Dans ces conditions, il sera particulièrement difficile pour le Parti socialiste de se mobiliser pour proposer aux Français une alternative crédible à la politique de Nicolas Sarkozy. De fait, en votant pour un candidat socialiste, l'électeur ne saura pas vraiment pour quelle politique il vote. Au final, c'est un résultat qui fait bien l'affaire de François Bayrou. Celui-ci a en effet écarté toute hypothèse d'alliance avec le PS avant 2012. "Il n'y a aucun accord d'alliance imaginable dans le cadre d'une présidentielle avant le scrutin", a-t-il déclaré  la semaine dernière sur France Inter, estimant qu'il représentait le "vote utile" au premier tour d'une présidentielle. Le candidat du MoDem espère, en effet, réitérer son exploit de 2007 pour pouvoir peser dans la négociation. D'ici là, si l'on compare le poids et la représentativité du PS et ceux du MoDem, il est évident qu'une alliance se ferait au détriment de ses ambitions présidentielles, ce que cet Iznogood de la politique française qui rêve d'être président à la place du président n'est pas prêt à accepter.

Vous vous en doutez, je n'ai pas d'affinité particulière avec Ségolène Royal. Mais j'admire son courage et sa ténacité politique pour tenter de faire enfin entrer la gauche dans le 21e siècle. Je partage en cela l'avis de Christophe Ginisty qui, dans une note "qui n'a absolument rien de politique", confie sa "sincère admiration" pour la présidente de la Région Poitou-Charentes : "Oui, j'admire Ségolène Royal en tant que personne, en tant que femme, pour avoir le courage de traverser ces innombrables champs de mines et continuer d'avancer malgré les innombrables obstacles que lui tendent avec une énergie détestable ses "camarades" du Parti Socialiste". Il y a d'ailleurs fort à parier qu'elle ne s'arrêtera pas à l'échec de ce matin.