Si la musique peut transcender bien des longs-métrages, elle peut aussi constituer une vraie nuisance sonore capable de saper les efforts d'un réalisateur. Home sweet home est malheureusement victime de cette manie qu'ont certains metteurs en scène de surexploiter leur bande originale, quitte à gâcher des scènes pourtant pleines de potentiel. Il faut donc parvenir à passer outre l'omniprésence de ces morceaux ni bons ni mauvais, mais juste terriblement envahissants.
Ceci étant dit, Home sweet home est un film assez charmant, dont le ton avoisine celui de certaines comédies anglaises. Quatre personnages bien taillés, une vague intrigue policière, et un décor propice aux scènes cocasses en tous genres. Finement dialogué, le film bénéficie d'une interprétation de qualité, avec une grosse mention spéciale à l'irrésistible Alexandre Astier en commissaire buté et flanqué d’un adjoint sans cervelle (Raphaël Lenglet). Si l’intrigue ne va finalement pas très loin, elle est tout de même propice à une jolie réflexion sur la juste définition de la paternité. La génétique fait-elle tout, ou est-ce l’éducation qui prime ? Ce débat insoluble est mené tambour battant par Daniel Prévost et Patrick Chesnais, chacun dans son registre habituel, et dont le duo marche à plein régime.
Reste que tout ça ne va pas bien loin, et qu’on ne retrouve pas ici le Didier Le Pêcheur fantaisiste de Des nouvelles du bon Dieu, et encore moins l’auteur du poisseux J’aimerais pas crever un dimanche. Il est tout de même assez réjouissant de le voir revenir au grand écran dix ans après sa dernière réalisation, lui qui entretemps n’avait fait qu’écrire pour Elie Chouraqui. Espérons qu’Home sweet home ne constitue qu’un nouveau départ pour Le Pêcheur… et qu’à l’avenir il se calmera sur la musique.
6/10
(également publié sur Écran Large)