Editorial
Amer victoire, si elle était validée. Avec 50/50, pratiquement, les militants socialistes n'ont pas tranché. Vu de l'extérieur, l'une ou l'autre candidate méritait de gagner avec un score incontestable, pour plusieurs raisons. D'abord, permettre au Parti Socialiste de redevenir une force d'opposition indispensable dans une grande démocratie et d'envisager l'alternance politique après trois défaites consécutives à l'élection présidentielle. Ensuite, la candidate, honorablement vaincue, ne pourrait que se ranger aux côtés de la victorieuse pour que le Parti ne fasse plus qu'un.
Si le Conseil National entérine, dans quelques jours, le score d'aujourd'hui, le PS signera son acte de décès. Deux mouvements naîtront alors. Deux entités amoindries, asséchées. Plus rien d'efficace face à l'UMP? Si, François Bayrou occuperait l'espace politique du centre-gauche. Face à Nicolas Sarkozy, en 2012, deux candidats PS des tendances Aubry et Royal ne manqueront pas à l'appel et Bayrou arrivera en deuxième position. Une situation que le Président sortant redoute...
Naturellement, les caciques et les apparatchiks du PS ne croient pas à ce scénario catastrophe. Les mêmes qui ne croyaient à la situation d'aujourd'hui.