La famille

Publié le 22 novembre 2008 par Angelita

Cette note va être un petit peu dure à lire pour certains d’entre vous qui parlent sur leur blog de liens familiaux précieux, très serrés.

Des échanges avec Aurélie m’ont fait prendre conscience que je suis peut-être à part ou pas normale. Je n’en sais rien. C’est ce que je ressens par rapport à tous vos écrits, mais je suis comme je suis et je ne me referai pas.

Aurélie, et je peux tout à fait le comprendre, n’arrive pas à accepter la mort de son grand-père. C’est encore tout frais dans son coeur. Je pense qu’elle a vécu une relation intense avec lui.

Ce n’est pas du tout mon cas avec ma famille.

Ma famille comprend : ma fille, mon homme et mes parents.

Pourtant, j’ai des oncles, tantes, cousins, cousines, grands-parents. Les aléas de la vie et les querelles familiales ont fait que je m’en suis fortement détachée.

Tout a commencé dans mon enfance. Vous vous rendrez compte que je ne pardonne pas facilement, je n’accepte pas ces comportements, basés sur le fait que les enfants oublient. Or, les enfants n’oublient rien. De plus, je suis d’une nature rancunière, mais pas d’inquiétude, cela n’entrave en rien ma vie actuelle. Je n’éprouve qu’un profond mépris pour ces personnes là.

Du côté paternel, un grand-père dont je ne me souviens pas et qui est décédé lorsque j’étais très jeune. Une grand-mère qui n’a eu de cesse que de faire des différences entre ses deux enfants : mon père et sa fille et par la même occasion entre ses trois petites filles. Toujours des reproches envers mes parents, surtout ma mère, et tout cela entendus par mes jeunes oreilles. Il était courant qu’elle offre à chacun de nos anniversaires, un cadeau à ma soeur et à moi. Une année, cela a stoppé, comme ça, sans explication. Mon anniversaire étant avant celui de ma soeur, je n’ai pas compris pourquoi cette année-là, elle ne m’avait rien offert le jour de l’anniversaire de ma soeur. Des tapes sur les fesses parce que je marchais malencontreusement sur ses plates-bandes de fleurs. Une année, en vacances, j’attendais avec impatience que mes parents arrivent, dès que la voiture a été là, je me suis empressée de déposer ma valise près de la voiture, même si la journée en sa compagnie n’était pas finie. Et bien, depuis, je n’ai jamais rien oublié. Je lui en veux énormément et je n’éprouve rien pour elle. Un enfant est capable de ressentir les différences qui existent et qui se font sentir entre les membres d’une même famille.

Après la grand-mère, c’est ma tante, soeur de mon père. Elle a mis son grain de sel, à ma naissance, en m’attribuant un prénom, que mes parents ne voulaient pas et qui figure en second sur ma pièce d’identité. Elle était entichée de ma soeur. Nous allions en vacances, enfants, chez eux. Une année, les vacances étaient prévues avec eux. Or, ma soeur avait dû faire une sacrée ânerie pour être punie. Ma tante n’a rien trouvé de mieux que d’annuler ma visite chez eux, pour ne pas faire de jalouses. J’ai ressenti cela comme une profonde injustice et depuis tout a été fini.

Du côté maternel, ce n’est pas la même chose. Tant que les grands-parents étaient là, les relations frère et soeurs étaient à peu près correctes. Je dis bien à peu près en passant sur les détails. J’avais une relation très forte avec mon grand-père que j’aimais beaucoup et qui, je le pense, m’aimait aussi, étant sa première petite fille. Ma mère a toujours été là pour eux avec, comme dans toutes les familles, des mots plus hauts les uns que les autres. Mon grand-père est décédé, il y a 10 ans. Même si nous étions éloignés par la distance, je prenais toujours énormément de plaisir à aller les voir. Le jour de ses funérailles, j’ai eu un gros chagrin. Il m’a été demandé de lire un texte à l’église, ce que j’ai fait, mais pas de la façon attendue par les autres. Je n’y ai mis aucune chaleur, aucune vibration. J’ai lu mon texte, un point c’est tout. Le chagrin, j’essaie de ne pas le montrer. Je me cache toujours lorsque je dois pleurer et cela m’arrive assez souvent.

A sa mort, les relations entre les frères et soeurs se sont cassées car il fallait s’occuper de ma grand-mère qui ne peut pas assurer seule. Ma mère l’a pris, ensuite son frère, ensuite sa soeur. Les deux derniers s’en sont débarrassés, avec des conséquences qui auraient pu être plus que dramatiques. Actuellement, elle habite chez ma mère. Toujours des reproches des deux autres qui n’ont pas pris leurs responsabilités et ont même été, à la limite, cruels envers leur mère. Le peu de relations, c’est pour se plaindre de ci ou de ça.

Donc, je n’ai plus de relations avec ces personnes-là, et par la force des choses avec mon cousin et mes cousines. Aurais-ju dû faire un effort ? Qu’aurions-nous pu nous dire ? Pas grand chose.

J’ai bien aussi une soeur qui a deux enfants : un, adulte et une de l’âge de ma fille. Mais nos chemins se sont séparés, même si nous avons toujours quelques contacts épisodiques. Elle a une conception de la vie, une éducation pour ses enfants, que je ne partage pas et n’approuve pas.

Concernant la famille de mon homme, qui elle, est plus importante que la mienne (avec toutes les ramifications), se limite à mes beaux-parents (très gentils), mon beau-frère et sa femme (Parisiens).

Il est difficile d’aimer, mais vraiment aimer. Je ne l’accorde donc qu’à un petit nombre de personnes.
D’ailleurs, lorsque ma fille est née, je l’ai tellement aimé de suite que je ne me sentais pas capable de donner autant d’amour à un autre enfant. C’est une des raisons pour laquelle elle est fille unique.

Vous allez penser que je suis une solitaire. C’est sûrement vrai. J’ai donné mon amour familial, mon amitié à certaines personnes qui les ont bafouées. Je sais que je suis un démon, mais tant pis, je l’assume.

Certains liens amicaux ont été rompus pour cause de déménagements successifs. J’en ai toutefois conservé d’autres où les années n’ont pas de prise. On peut se retrouver avec autant de plaisir même si nous ne sommes pas vus depuis un certain temps.

Ne me jetez pas la pierre mais vos commentaires sont les bienvenus si vous avez une expérience, autre je l’espère, à partager.