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UBS : il faut faire sauter la banque

Publié le 22 novembre 2008 par Kalvin Whiteoak

Citigroup est très proche de la faillite (malgré l’aide fédérale US de 25 milliards de dollars) et ses dirigeants sont en réunion depuis vendredi après-midi pour trouver une issue à cette situation.

Sa capitalisation boursière valait vendredi soir approximativement le montant de l’aide qu’elle vient de recevoir, pas un sou de plus. Etrange coïncidence, la valeur de UBS ce même vendredi soir était de l’orde de 33.3 milliards de francs suisses, soit approximativement un montant équivalent à celui de sa consoeur américaine.

Les deux établissements ont été les champions du modèle bancaire dual et de la création de fausse richesse au travers des produits structurés, cette sorte de décadence bancaire digne d’une fin d’empire.

On murmure très fort dans de nombreux couloirs plutôt bien au courant de ce qui se passe que UBS a déjà absorbé un montant proche de 10 milliards de dollars en aide officielle suisse et ceci même alors que le plan du mois d’octobre destiné à la sauver n’a encore reçu aucun aval parlementaire.

C’est dire que non seulement la communication gouvernementale est volontairement déficiente et bancale, mais que son fameux plan soi disant préparé de longue date n’est d’aucune utilité. On ne fait pas encore revivre les morts, même à coups de milliards et de communication tronquée.

UBS est illiquide globalement ce qui explique la descente aux enfers du cours de son action. Certains croient à tort que cette decente n’est que le fruit d’opérations de traders fous. Il se trompent, même avec un discount de 30 % personne aujourd’hui ne veut acheter UBS.

On entendait hier au soir sur RSR Forums des “spécialistes” soudain revenus à la dure réalité d’un monde réel qu’ils ne maîtrisent pas  (alors même qu’il y a encore quinze jours il prétendaient évidemment le contraire) estimer qu’il n’y avait guère d’autres solutions que de démanteler sans délai le géant boiteux moribond, quitte à jeter son nom et sa marque aux orties, tout en sauvant les “*joyaux de la couronne”.

Impayables ces gugusses, car la valeur des joyaux de la couronne dépend en l’espèce justement de la marque, du fameux savoir faire qui s’est rapidement transformé en “ne plus savoir que faire”.

On a annoncé ici, il y a plus d’un an que UBS exploserait. Ca nous a valu quelques remarques acerbes et des ricanements nombreux.

Le gouvernement suisse a mis le doigt dans un engrenage infernal qui consistait à sauver à tout prix un engin ne valant plus rien ou presque. Quand on tend la main le bras y passe.

Sauf que pour laisser passer le bras dans le cadre d’un plan de sauvetage numéro 2, on doit d’abord regarder si on en a les moyens (ce qui est encore probable), mais si surtout les milliards à utiliser ne vont pas finir dans la poubelle géante sans contrepartie économique et au mépris d’un aval démocratique.

Il ne reste que bien peu de jours aux marionnettistes bernois pour faire quelque chose d’intelligent et de politiquement acceptable : et ce quelque chose est simple. Il faut fermer de force UBS, et simultanément transmettre ses activités (et pas ses actifs pourris) dans un établissement entièrement détenu par la Confédération.

Dans ce sens la population comprendrait enfin et approuverait une mesure destinées à maintenir en vie et en opérations une économie malmenée par l’assèchement du crédit. Quant au véhicule UBS lui-même, sa valeur est nulle et il serait légitime de le laisser partir en faillite : car c’est la condition légale de la sanction pénale que méritent ses dirigeants et ses cadres, et ce ne serait que le reflet de la véritable situation actuelle, le maintien à tout prix d’un joyau de la banque que la génération PlayStation a tout simplement détruit, avec les encouragements de vieux bonzes pas bien sages mais avides de rémunération délirantes.

Et cessons aussi de dire, de croire et de tenir compte du fait que la Suisse a une capacité particulière en matière bancaire: les faits démontrent le contraire et le Swiss Made en la matière a aussi été détruit par les gnomes de Bâle et Zurich. Sacré gâchis en vérité.


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