BRUXELLES, 20 nov 2008 (AFP). La Belgique a conditionné jeudi son accord au plan européen de lutte contre le changement climatique à l’octroi de permis de polluer gratuits pour son industrie chimique.
“Nous demandons une approche spécifique pour la Belgique pour ce qui concerne l’importance de son secteur chimique”, a expliqué le Premier ministre belge, Yves Leterme, après une rencontre avec le président de la Commission européenne Jose Manuel Durrao Barroso.
“Je veux qu’il y ait un système d’exception clair et net (…), un système d’exception qui n’entrave pas la position concurrentielle de cette industrie. Pour moi, c’est très important”, a-t-il insisté.
M. Leterme a aussi exigé “le maintien de la clause d’exception concernant le mécanisme de solidarité instauré il y a quelques temps en faveur de la Belgique, du Luxembourg et de la Suède”.
“Si ces conditions sont réunies, il est très clair que nous souscrivons aux objectifs de la Commission européenne dans ce domaine”, a-t-il conclu.
Le Premier ministre belge a ainsi remis en question deux éléments clef du plan européen: le principe du pollueur-payeur pour le secteur chimique et la solidarité entre les 27.
L’UE s’est fixée un triple objectif pour 2020: réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation et faire 20% d’économies d’énergie.
Pour l’atteindre, elle prévoit de faire payer aux entreprises leurs émissions de CO2. Les permis de polluer seront vendus aux enchères et les revenus reviendront dans les caisses des Etats membres.
Les “vieux” pays membres, les plus riches, doivent s’engager au titre de la solidarité à rétrocéder 10% de ces revenus aux “nouveaux membres”, les dix pays d’Europe de l’Est.
La Belgique rejoint ainsi la position de l’Allemagne, qui réclame des permis de polluer gratuits pour sa chimie et refuse la solidarité.
L’industrie chimique génère plus de 20% de l’ensemble des exportations belges et représente plus de 100.000 emplois. La plupart des entreprises sont installées en Flandre, notamment près du port d’Anvers, plus grand centre pétrochimique d’Europe.