Il est deux heures trente du matin et après une soirée où très longtemps les ségolénistes annoncèrent une victoire relativement confortable, où la tendance s'inversa peu après minuit lorsque les partisans de Martine Aubry annoncèrent l'emporter de quelques deux milles voix, où désormais un proche de François Hollande prédit un score qui se jouerait à la centaine de voix près, sans parler des accusations d'intox et de magouilles venues tantôt d'ici tantôt de là et qui ne cessent maintenant de s'amplifier, je décide de m'arrêter sur cette dernière information selon laquelle Ségolène Royal négocierait un partage des responsabilités à la tête du Parti Socialiste, avec Vincent Peillon en premier secrétaire délégué de Martine Aubry.
D'abord parce que ça laisse entendre que Ségolène Royal consentirait à reconnaître sa défaite, même si c'est encore officieusement puisqu'il s'agit de négocier. Ce qui me permet à moi d'annoncer ici la victoire de Martine Aubry.
Mais surtout parce que je vois là une très heureuse initiative et une manière tout à fait séduisante de trouver une sortie par le haut d'une situation qui devient de minute en minute de plus en plus explosive... et qui ne pourrait produire à terme qu'un seul vainqueur en la personne de Nicolas Sarkozy.
Je me suis en effet mis à imaginer un attelage Aubry Peillon Hamon à la tête du Parti Socialiste et je suis désormais tout à fait convaincu - mais cela n'étonnera personne parmi mes lecteurs fidèles - que ce serait là aboutir à la meilleure issue qu'on puisse désormais trouver à ce congrès qui n'en finit plus de sombrer dans le désastre.
On frôle à cette heure l'explosion et in extremis surgirait une solution qui permettrait aux socialistes de se rassembler pour se mettre tous ensemble, dans le cadre d'une équipe largement renouvelée, à la rénovation du fonctionnement interne du Parti Socialiste et à la refondation de son projet politique : les militants n'attendent en réalité que cela !
Rue Solférino, les négociations se poursuivent et sont âpres. Je veux moi aller me coucher avec l'espoir de n'avoir pas été le seul à penser que c'est là une splendide idée, en ce qu'elle ouvrirait enfin sur un espoir qui nous est commun.
Où l'on parle de : Victoire étriquée de Martine Aubry