Ainsi je n’étais pas la dernière hystérique dans la foule des 17 000 personnes massées hier soir à Bercy pour accueillir THE star pour son unique concert en France. Son public est d’ailleurs particulièrement mixte car Monsieur West plaît autant aux femmes qu’aux hommes.
Après quatre premières parties et une entracte d’une heure, le salle plonge enfin dans l’obscurité et l’hys térie collective fait vrombir le sol sous nos pieds. J’ai assisté à des gros concerts ses deux dernières années, Black Eyed Peas, NTM, Snoop Dogg, Christina Aguilera, Beyoncé, Jack Johnson,…mais aucune entrée ne m’a rendue plus impatiente que celle là. Sans doute parce que sous ses airs de branleur, Kanye West se fait tout de même assez discret et absent. Il se fait désirer…
Soudain, la scène s’allume et laisse apparaître le décor de l’histoire qui sera le fil conducteur de tout le concert, celle d’un Kanye West conquérant de l’espace, échoué sur une planète inconnue suite à la panne de son vaisseau spatial.
C’est dans une ambiance lunaire qu’il apparait, sur les premières notes de Stronger et sous les hurlements de l’audience. Les morceaux s’enchaînent, mis en scène, minutés, dignes d’un show à l’américaine. Parfois la salle s’allume et je comprends que Monsieur West aime voir son public.
Il performe seul sur la scène, dont le fond qui représente un ciel, ne cesse de nous faire voyager de planète en paysage imaginaire, au son de la voix féminine de son vaisseau-robot qui parle. Les seuls accompagnants sont un orchestre de percussion en contrebas du devant de la scène et une choriste.
Enfin, quelques minutes avant la fin, il s’adresse à la salle dans un long monologue dans lequel il encense Paris et les français. On l’espère sincère, on le sent sympathique en tout cas.
De Kanye West, on perçoit surtout qu’il est un enfant, un peu gâté, un peu solitaire, qui n’a pas encore fait le deuil de son enfance. Il s’invente des histoires dont il est le héros, les mets en scène et se met en avant, n’hésitant pas à se faire appeler « La plus grande star du monde » par son vaisseau parlant. Pourtant on lui pardonne son extravagance ! Parce qu’il a du talent d’abord et que c’est une machine à hit. Parce qu’il est orphelin et qu’il est monté trop vite, trop haut. Parce qu’il fait danser surtout et qu’on ne peut s’empêcher d’accompagner chaque minute du concert d’un mouvement de bras en l’air, qui scande, qui dénonce, qui s’exprime !
Alors voilà, Kanye West, je l’aime, « always have, always will ». Il a ce quelque chose de plus à mes yeux. Vivement son prochain album, plus que 3 jours à attendre.