En ces temps de communication offensive à propos d’une prétendue « relance mondiale du nucléaire », l’Espagne fait peu parler d’elle. Et pour cause : c’est un pays qui, comme l’Allemagne et la Belgique, a décidé de sortir du nucléaire au tournant des années 2000 avec l’arrivée au pouvoir gouvernement socialiste de José Luis Zapatero. Concrètement, l’Espagne s’est engagée à exploiter les centrales actuelles jusqu’à la fin de leur cycle industriel et de ne pas en construire de nouvelles.
Le 21 novembre au matin, pour presser le gouvernement espagnol de remplir ses engagements, une soixantaine de militants Greenpeace se sont enchaînés devant la centrale nucléaire de Garoña, située au nord du pays, pour demander sa fermeture. Certains se sont enchaînés aux portes de la centrale tandis que d’autres se sont installés dans un grand conteneur placé devant l’entrée.
« Le nucléaire n’est pas populaire en Espagne, commente le directeur de Greenpeace Espagne, Juan Lopez de Uralde. José Luis Zapatero doit mettre en œuvre ses engagements. Il commettrait une grande erreur s’il décidait de tourner le dos à la majorité antinucléaire de citoyens. »
La centrale de Garoña, située près de Burgos et inaugurée en 1971, est aujourd’hui obsolète et présente de graves problèmes de sûreté. L’Espagne compte huit centrales nucléaires en fonctionnement qui génèrent 22,88 % de la production espagnole d’électricité.
À elle seule, la centrale de Garoña a produit 3 478 GWh en 2007, soit seulement 1,3 % de la production espagnole d’électricité. La simple augmentation de 5 969 GWh de la production à partir des énergies renouvelables entre 2006 et 2007 (pour atteindre un total de 62 081 Gwh) pourrait déjà compenser l’arrêt de la production de la vieille centrale dont l’autorisation court jusqu’à juin 2009.
Une preuve de plus pour Greenpeace que le développement des renouvelables couplé à une politique de maîtrise de la consommation d’énergie est une solution crédible à la crise climatique et énergétique.