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Avec le changement les choses sont différentes

Publié le 21 novembre 2008 par Omelette Seizeoeufs

Ce matin Nicolas J. (qui n'aime pas beaucoup Ségolène Royal... je crois qu'il ne m'en voudra pas de le dire ainsi), regrettait son score à peu près correct dans le vote d'hier soir :

je suis déçu car c'est une certaine idée de la gauche que j'avais en moi qui disparaît.

Une certaine idée de la gauche...

Je comprends le sentiment même si je ne le partage pas. (Son blog ne s'appelle pas "partageons mes sentiments" après tout.) Personne ne peut dire exactement ce que cela signifie d'être à gauche, de gauche, et pourtant nous avons chacun une certaine idée. Ou plutôt un ensemble assez vague d'idées, de souvenirs, de valeurs, de références historiques (Jaurès n'aurait jamais dit ça...).

Notre idée de la gauche est quelque chose d'assez flou, nécessairement. C'est tout juste ce qu'il faut pour s'y reconnaître.

Pourtant, depuis des années, et surtout depuis deux ans, il y a comme une évidence : il faut changer les choses au PS. A un moment je n'en pouvais plus d'entendre parler d'un "changement de logiciel". Même Martine Aubry promet de tout rénover (mais en gardant la même équipe). Il semble essentiel d'arrêter de perdre les élections nationales. Et voilà : le socialisme dans lequel depuis longtemps on a pris l'habitude de se reconnaître, en y croyant quand même, s'avère incapable de gagner des élections autres que locales. Certaines des analyses de la gauche ne sont plus pertinentes depuis la fin des Trente Glorieuses. Le consensus est qu'il n'est pas prudent de continuer comme ça.

Le problème avec le changement, c'est que ça change. Quand on change quelque chose, après ce n'est plus pareil. On risque de ne pas s'y reconnaître au début. Pire encore, avec le changement, on sait ce qu'on perd mais on ne sait pas ce qu'on gagne.

Si on ne se reconnaît pas, socialistiquement parlant, en Ségolène Royal, c'est qu'elle représente un vrai changement. Avec les risques que cela représente. Mais si elle paraissait aujourd'hui parfaitement à gauche, au sens où l'on entend la gauche depuis quinze ou vingt ans, c'est qu'elle n'aurait qu'un plat réchauffé à proposer.

Il n'y a plus le temps de tout développer, mais je reste persuadé que le champ d'action de l'État (de gauche) et les moyens d'intervention dont disposerait un État aux intentions gauchisantes vont se modifier profondément dans les années à venir, vers un modèle bien moins centralisé et étatiste. C'est en modifiant les paramètres des acteurs économiques, notamment les entreprises, qu'une véritable politique sociale pourrait voir le jour. Cette gauche là ne va pas ressembler, à à la surface en tout cas, celle que nous avons connue.

Et c'est pour cette raison que je souhaite que les militants socialistes choisiront Ségolène Royal ce soir, contre une pensée et une pratique du socialisme qui ne sont plus d'actualité.


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