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La main à la poche

Publié le 20 novembre 2008 par Corboland78

Je me demandais bien de quoi j’allais vous parler ce soir et puis en rentrant chez moi j’ai ouvert ma boîte aux lettres. Novembre est bien entamé, les treizièmes mois vont bientôt tomber, les quémandeurs par l’odeur alléchés commencent à sortir du bois. Les pompiers sont déjà passés la semaine dernière, les éboueurs ne vont pas tarder non plus, mais là c’est par la poste qu’on vient renifler le cul de mon porte-monnaie. Une grosse enveloppe de Handicap International d’abord, comme tous les ans bourrée de cartes vœux bien ringardes et que j’empile dans un tiroir. J’en ai assez pour envoyer mes vœux pendant plusieurs dizaines d’années, car il se trouve que j’essaie de maintenir tant bien que mal cette tradition, même si elle n’est plus très à la mode. J’entends les vœux envoyés par le courrier car désormais on s’expédie des SMS, des courriels ou carrément certains font l’impasse. Je récupère aussi les autocollants à mon nom et adresse qui permettent de sceller le dos des courriers mais je ne pousse pas la pingrerie (comme certaine que je ne nommerai pas) jusqu’à récupérer le timbre de l’enveloppe fournie pour la réponse à la demande de don. Bref, je trie le grain de l’ivraie et envoie à la poubelle ce qui ne peut être réutilisé. Pas de chèque pour H.I. car je n’aime pas trop leur ton racoleur « j’ai tout de suite regardé ma jambe droite et je me suis rendu compte qu’elle n’était plus là… comment vous expliquer ? » Non, non, ne le dis pas. Ou bien les années passées, dans les enveloppes il y avait des béquilles faites en bois d’allumettes. Eliminé. Par contre j’avais un second courrier, plus discret et siglé Les Restaurants du Cœur. Allez savoir pourquoi, mais dès le début j’ai mis la main à la poche pour cette association. Certainement parce qu’elle émanait d’une initiative de Coluche dont je suis et reste un éternel admirateur. En tout cas je pense qu’ils sont sérieux et crédibles (mon dieu faites que nous n’apprenions pas qu’il s’agit d’une énorme arnaque) et dès que possible je leur adresserai mon obole comme chaque année. Je ne donne jamais la pièce aux mendiants, quémandeurs ou autres tapeurs, mais pour les Restos je suis d’accord. Ce sont mes bonnes œuvres comme on disait autrefois chez ces dames de la bourgeoisie.


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