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L'UMP et ses ateliers du conformisme

Publié le 20 novembre 2008 par H16

A la bonne heure ! Avec la crise criiiiiiise, je n'ai plus besoin de me creuser la tête pour trouver un sujet pour ce blog. Il me suffit de regarder les partis politiques gigoter dans leur soupe pour trouver mille et un sujets de rigolade. Alors qu'au PS, les socialistes ont fini leurs ateliers poterie-macramé par un spectacle pyrotechnique sous une pluie battante avec le résultat qu'on imagine, l'UMP n'est pas en reste de mako-moulages et autres colliers de nouilles qui, une fois peints avec des couleurs chatoyantes, feront d'excellents cadeaux de Noël pour toute la famille.

Ce mois-ci, les petits loustics de l'UMP ne nous ont pas bricolé, comme les fois précédentes, des cendriers en boîtes de camembert, mais ont choisi l'atelier Conformisme, qui permet à chaque inscrit du parti des Socialistes de Droite de rivaliser d'idées aussi semblables que possible à celles des copains du Club Mickey Sarkozy, ou même les amis Socialistes de Gauche de la colo "Les Petits Ségotoons" (spécialisée dans l'art plastique et les décorations florales); organisant un goûter "Capitalisme & Marbré au Chocolat", nos joyeux bambins ont su se régaler les papilles et nous ravir les neurones avec leurs aimables plaisanteries.


Miam, l'UMP au travail

A l'issue d'un débat animé où les bambins se seront égayés jovialement dans les labyrinthes molletonnés et les piscines de balles colorées, on aboutit à une liste assez corpulente de propositions, pardon, de "pistes de réflexions" du parti. En lisant ces "pistes", les boute-en-train nous permettent de passer par tout un spectre d'émotions qu'ils ne nous avaient pas habitués à balayer sur un exercice aussi court. On passe en effet, d'une "piste" à l'autre, d'un rire franc à l'effarement, la consternation, l'abattement ou même l'effroi.

Je ne passerai pas ici chaque élément de la liste, disponible dans toutes les quincailleries sur le site précédemment lié, mais je prendrai quelques unes de ces formidables "trajectoires de réflexion" proposées en exemple par, je cite leur prose, des dirigeants de l’UMP, dirigeants des partis européens, experts et praticiens.

Franchement, ça file les jetons.

Dès la "piste 1" : Inventer une nouvelle banque plus sûre et créer une filière du contrôle . Mais oui, sabre de bois ! Que n'y avait-on pensé plus tôt ! Il suffisait tout simplement d'inventer une nouvelle banque plus sûre, pour que tout marche mieux ! Bah voilà la solution ! Et quand je pense que ces abrutis du PS ne sont pas capables d'écrire ça, franchement... Aaaah, vraiment, moi je vous le dis, c'est trop de la balle pour ces dirigeants de l’UMP, dirigeants des partis européens, experts et praticiens : ils pensent à tout.

Ils pensent d'ailleurs tellement à tout, que non contents d'inventer une banque plus sûre au détour d'un goûter entre amis, ils se lancent à l'assaut des agences de notations. OK, écrire "inventer une agence de notation plus précise", ç'aurait été de l'overkill. Ils font plus sobre avec la proposition 3 : noter les agences de notations. C'est assez bath, comme formule, et facilement transposable à n'importe quoi d'autre, comme "Assurer les agences d'assurances", "Pomper les agences de pompage", "Trop d'impôt tue l'impôt" ou "Tuer les groupes de tueurs" ... euh ... bref, enfin, vous voyez. Ce qu'il y a de bien, c'est qu'avec ce genre d'entourloupes, on s'épargne l'effort de réflexion que, de toute façon, un gros morceau de Marbré au Chocolat rend pénible après 13h30. En effet, qui va noter ceux qui vont noter les agences qui notent ? Qui pourra pointer du doigt les inévitables connivences qui ne tarderont pas à se faire jour entre les noteurs publics et des intérêts privés arrivant les bras chargés de Marbré au Chocolat, par exemple ? Comment être sûr qu'une note qui monte ou qui descend n'est pas le résultat d'un choix purement politique ? Et puis, si on est parfaitement capable de noter impartialement les agences de notations, pourquoi s'embarrasser encore d'elles et ne pas noter directement les entreprises ?

Déjà, les premières pistes de réflexions font plutôt penser à des pistes noires de skis où nos dirigeants divers et variés s'engagent en chantonnant, inconscients du danger et de la gamelle qui les attend. Poursuivons.

Après la consternation, voici l'affliction : la piste 8 donne une assez bonne mesure des agendas cachés du parti socialiste de droite. L'idée, ici, est de favoriser la prise rapide d'un suppositoire fiscal de gros gabarit. Promouvoir un plus haut niveau d’harmonisation fiscale en Europe et limiter le dumping fiscal en définissant pour un certain nombre d’impôts (tel l’impôt sur les sociétés) un système de plancher, comme cela est déjà le cas pour la TVA. Vous avez bien lu : il s'agirait d'un plancher, évidemment, pas d'un plafond. Remis en langage clair, non politicien, cette intelligente piste revient tout simplement à placer tous les pays de l'Union Européenne sur un pied d'égalité fiscale, celui qui est sur la plus haute marche, cela va de soi. Et comme chacun le sait, l'impôt, c'est bon, comme le gâteau Marbré, mangez-en, on n'en a jamais assez.

Pour la partie effroi, il suffira de lire la piste suivante, la 9 : Doter la France d’une politique industrielle adaptée à la mondialisation et aux enjeux du XXIème siècle. ... Si vous devez rire, ce sera nerveux. En effet, on ne peut qu'avoir froid dans le dos en se rendant compte qu'en proposant une telle piste, les margoulins qui nous dirigent admettent de facto que la France n'est pas doté d'une politique industrielle du tout, ou pas adaptée à la mondialisation et tout le toutim. Ce qui veut donc dire que ces abrutis sont payés, depuis des décennies, à se payer notre fiole, puisque cette "piste" est celle qu'ils devraient avoir eu, en toute bonne logique, vers les années 70 ou 80, alors qu'il était encore temps de se préparer à l'avenir. Dans le même effroi, on pourra parcourir avec un sanglot la piste 24, Mettre la formation professionnelle au service de l’emploi et de ceux qui en ont le plus besoin, qui revient elle aussi à constater l'échec cuisant des gesticulations gouvernementales dans la formation professionnelle, qui est, d'après cette piste, actuellement au service de la glande et de ceux qui n'en ont rien à faire. Édifiant.

La piste 13 mérite le détour : Développer des « pôles d’attractivité » dans les collectivités d’Outre-mer, qui constituent de véritables « porte-avions » de la France dans la conquête des talents étrangers ; installer dans les Caraïbes françaises un « pôle d’attractivité » dédié à l’audiovisuel et au cinéma. Sans rire. On y parle cinoche, culture, porte-avions et petits-fours pour attirer les talents étrangers. Eh oui : les Caraïbes françaises ne doivent plus être boudées par Brav Pittr ou Tom Crüche ! Quand on connaît la capacité du pays à produire du porte-avions sans peur, sans reproche, sans hélice et sans pont, on se dit que l'avenir d'un "porte-avions" audiovisuel est placé sous de bien sombres auspices. On peut aussi se demander pourquoi plus l'Outre-Mer que Nice ou (rions un peu) Tourcoing ! Et l'égalité de traitement sur le territoire de la belle République, hein ?

Les pistes 33 (Créer un crédit hypothécaire mixte pour aider les plus modestes et les classes moyennes à devenir propriétaires) et 34 (Réfléchir à la mise en place d’un système de crédit bail immobilier ouvert aux particuliers) montrent le complexe d'infériorité qui semble agiter les gens de l'UMP : on sent l'envie insurmontable de refaire les mêmes bêtises que le gouvernement américain, histoire de cumuler nos problèmes actuels à ceux que nous pourrions calquer sur nos cousins atlantiques.

Enfin, la piste 37, Réduire et réorganiser les niches fiscales consacrées au logement et définir des objectifs clairs explique l'ambiance qui devait régner à la fin de l'atelier des petits loups. Manifestement en manque d'objectifs clairs, on peut supposer que le Marbré ne fut pas arrosé que de Champomy. Je soupçonne une frappe pas chirurgicale du tout de bouilleurs de crus bien violents. Car enfin, s'il faut attendre le prochain atelier Pâte-A-Modeler & Financement des Retraites pour définir des objectifs clairs, on se demande sérieusement à quoi ont bien pu travailler tous ces gens pendant toutes ces années avant.

Une remarque, enfin, s'impose. Il existe un inconvénient au chocolat : il constipe. Mais c'est contrebalancé par l'UMP, qui fait chier. Le Parti De Rien nous offre donc ici la possibilité d'une bonne purge grâce à son Marbré rigolo.

Vous en reprendrez bien une petite tranche, non ?


Note : ceci est mon 500ème billet. Ce qui ne nous rajeunit pas. Champagne !


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