Ségolène panique. La voilà qui annonce urbi et orbi qu'elle offrira un poste important au bureau national du PS à Benoit Hamon si elle devient Premier secrétaire. C'est ça le modernisme. A l'agglomération de Louviers, on connait le système. Le président sortant avait fait les mêmes promesses aux élus, nouveaux ou anciens : votez pour moi et vous aurez une part du fromage. La dotation de solidarité des communes est en sensible augmentation cette année, devinez pourquoi ?
Revenons à Ségolène : toute sépare son projet de celui de Benoit Hamon. Sur l'Europe, sur les alliances, sur les acquis historiques. c'est si vrai que Gérard Contremoulins, mandataire de la motion C (Hamon) dans l'Eure, a d'ores et déjà rendu public son choix pour le second tour, si second tour il y a : il a choisi Martine Aubry.
Quel naïf peut croire que l'annonce de telle ou telle mesure ponctuelle, de telle ou telle promesse de poste, peut influencer le vote d'un(e) militant(e). S'engager dans un parti de gauche, le principal parti de la gauche appelé à assurer (avec d'autres) l'alternance, c'est faire preuve de réflexion, pas seulement d'émotion, c'est analyser les lignes politiques fortes, durables, les mieux à même de lutter contre les effets de la crise globale engendrée par le capitalisme financier et le libéralisme économique.
Remettre au cœur des préoccupations du PS la défense des faibles, des marginalisés, des chômeurs, des précaires, des jeunes diplômés sans avenir, des fonctionnaires qu'on étrangle, des retraités jusqu'à 70 ans, des travailleurs du dimanche, des victimes des heures supplémentaires, réarmer les services publics « seul patrimoine de ceux qui n'en ont pas », placer la question sociale au rang numéro 1 des priorités…c'est comme cela que le PS sera audible, crédible, redouté par la droite.
Ce soir Martine Aubry doit être en tête dans l'Eure tout comme Yves Léonard, candidat au poste de Premier secrétaire fédéral. Il doit pouvoir poursuivre la tâche entreprise il y a six mois.