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Anthologie permanente : Dominique Quélen

Par Florence Trocmé

Chasseur au pas mesuré, chasseur très subtil dans des lieux secs, tout en aplats. Perdu, longeant. Cherchant l’écart le plus précis. Dans le repos le mieux réglé, une inquiétude. Un désir de blessure qui élancerait encore après des années. Poursuivant (en songe) un gibier différent. Pensées trop rapides, fuyantes : des guêpes. Jusqu’à ce que la chasse et son objet, comme le jour ou la nuit, s’emboîtent.

Dominique Quélen, Petites formes, Éditions Apogée, 2002, p. 8

*

 

Arbre qu’on voit ici tourné vers soi (c’est-à-dire une présence où entre une part de calcul), la totalité du tronc plaquée contre le vide. Les bras debout, répandus cent fois comme de l’eau dans l’air ainsi formé. Le corps aussi, en ses parties reclus et ramassé, avec une économie de gestes qui tient du mort. La rondeur familière des oies qu’on regarde et qui nous regardent passer près des herbes.

Dominique Quélen, Comme quoi, Editions L’Act Mem (« La Rivière échappée ») – 2008, p. 63.

contribution de Philippe Macaigne

Dominique Quélen dans Poezibao :
bio-bibliographie, le temps est un grand maigre (note par R. Klapka), extrait 1, Comme quoi (parution)


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