Congrès de Reims: ce qui ne va pas: le calendrier et les motions

Quelques mots encore sur ce congrès de Reims alors qu’on approche, enfin, de la fin avec le vote de ce jeudi (et très probablement au moins au niveau national de vendredi également).

J’aurai aimé plus écrire sur la mécanique du congrès, tellement complexe et indéchiffrable, mais le format du blog s’y prête peu. Sur le fond je pense et continue à penser qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un exercice démocratique, rarissime parmi les partis politiques français (seuls les Verts…) et qui a plutôt bien évolué ces dernières années en conjuguant simultanément 2 objectifs normalement inconciliables en politique - plus grande efficacité et plus grande démocratie militante - mais ceci mériterait de très longs développements (peut être dans les prochaines semaines).

Pour autant, je le répète depuis plusieurs semaines, on ne pourra plus faire de congrès comme cela. 2 points qui me semblent particulièrement à revoir.

L’architecture globale et la durée de l’opération. Si on se replace sur la durée, ce congrès aura commencé le 15 juin (!!) et se terminera le 21 novembre: plus de 5 mois ! Et cela pour démarrer avec 21 contributions, et au moins autant de candidats au poste de premier secrétaire, puis passer à 4 motions (avec tous le respect que je dois aux 2 petites motions),  puis après un premier vote et 3 jours à Reims réduire uniquement le nombre de prétendants de 4 à 3 (ce soir), avant de passer à 2 puis à 1. Il n’y a qu’un mot: c’est dément. Aucun système démocratique au monde n’est aussi laborieux - rappelons que dans la plupart des démocraties dans le monde, les scrutins ne comportent qu’un tour et que celui qui arrive en tête de ce tour unique dirige (Grande Bretagne)! ici on a formellement un système à 3 tours !

Tout ceci doit être raccourci, simplifié, peut être ramené à 1 mois. Pourquoi faire cette réunion du Congrès national entre les votes, si elle ne sert à rien et ne fait que jeter le trouble dans les médias. Une rapide réunion des représentants des motions à Solférino pourrait permettre d’établir constats d’accord et de désaccord avant le vote pour le premier secrétaire. Le Congrès pourrait se tenir ensuite, après les votes, lieu de réconciliation et d’union autour du gagnant. Tout est à revoir.

Autre point,  encore plus pour spécialistes (c’est un débat peu adapté à un blog…), les fameuses motions ou courants. Le système actuel du PS est profondément démocratique, le système de désignation est formellement très encadré pour donner ses chances à tout le monde, la “base” est toujours la dernière juge (à titre d’illustration la meilleure preuve en serait la victoire de Ségolène Royal contre tout l’appareil du Parti). Pourtant dans ce système démocratique subsiste un ilot de féodalité, les motions (ou courants). C’est le seul lieu du PS ou la légitimité est “descendante”, ou le chef national désigne les chefs locaux qui désigne les sous chefs locaux etc.. C’est certainement le lieu le plus odieux de tout congrès. Comme tout système pyramidal il devient rapidement un système “de cour et de bureaucratie”. A chaque congrès je me promet de ne plus y remettre les pieds, même si la mécanique actuelle du parti rend ce passage inévitable (ceci quel que soit la motion…).

Le déroulement “pourri” de certaines réunions du Congrès National (Rennes et dans une moindre mesure Reims) n’est pas sans lien avec cette aberration,  car sur le site du Congrès sont sur représentés les militants désignés à travers le mécanisme des motions et dont la seule légitimité (et utilité) sur place  est de se comporter en troupes féodales. Des représentants légitimés par “la base des militants” n’oseraient surement pas adopter de tels comportements car ils devraient rendre des comptes à leur retour.

Le Parti devrait mettre en place des règles relatives aux motions, sur le modèle du fonctionnement démocratique du parti lui même- voir supprimer le pouvoir des motions en instituant sur le modèle de certains syndicats des votes directes sur des listes de candidats.

Voila quelques propositions. Il y en aurait bien d’autres. Ce qui est certain c’est qu’il faut sauvegarder ce joyau démocratique tout en changeant tout !

A cette nuit pour les résultats locaux.

David Dornbusch

Parti Socialiste - Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)