Infirmières bugares en Libye: Rendons çà César....

Publié le 30 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

La Libération des soignants bulgares emprisonnés et torturés en Libye:  Le résultat d'une oeuvre collective, d'une longue patience et d'une infatiguable persévérance. De la Commision européenne qui a mis au point le protocole d'accord de base et a fait montre d'une grande efficacité, mais aussi d'une vingtaine de services secrets... C'est le chef des services de renseignements bulgares qui révèle ces informations .Celles-ci n'enlèvent rien aux mérites de la présidence française et de Cécilia Sarkozy qui ont su intervenir au bon moment  pour réussir une opération sauvetage attendue depuis si longtemps, mais elles relativisent l'impact médiatique que Sarkozy a su et pu donner à l'événement. On comprend que dans nombre de capitales, la "poeple diplomatie" de Paris fasse sourire ou grimacer...

Les infirmières bulgares sur le tarmac de l'aéroport de Sofia (Reuters)

Le général Kirtcho Kirov, chef du renseignement bulgare, a indiqué lundi 30 juillet que les services secrets "d'une vingtaine de pays", essentiellement de Grande-Bretagne, mais aussi d'Italie, d'Etats arabes et même d'Israël, ont contribué à la libération en Libye des cinq infirmières et du médecin bulgares. Le général explique dans une interview accordé au quotidien bulgare 24-Tchassa que dès février 2007, on "savait qu'une solution serait trouvée vers la fin juillet-début août" pour libérer les cinq infirmières et le médecin". Il affirme que leur sort n'était en fait qu'"un grain de poussière dans l'oeil d'un énorme ouragan où se croisent des intérêts gigantesques", avec ventes d'armes et concessions pétrolières. Selon lui, l'ex-directeur du département Opérations globales du MI-6 britannique, Marc Allan, a mis en relation les chefs des services de renseignements bulgares et libyens.
Contact avec le fils de Kadhafi
Le général Kirov indique également avoir rencontré cinq fois l'ex-directeur du renseignement libyen Moussa Koussa, en Libye, à Rome, à Paris et à Londres, un contact qui s'est poursuivi, à partir de 2004 avec son successeur Abdallah Sanoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi. " Après un entretien en février dernier avec Seif al-Islam, fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, dont la fondation caritative a joué un rôle d'intermédaire, le général s'est dit convaincu qu'"une solution serait trouvée vers la fin juillet-début août. Seif al-Islam a alors accepté de faire en sorte que la Libye ne lie plus le cas des praticiens bulgares à celui de l'officier libyen Abdel Basset Ali al-Megrahi condamné à la prison à vie au Royaume-Uni pour l'attentat contre un avion de la compagnie américaine PanAm en 1988, qui avait fait 270 morts au-dessus de la ville écossaise Lockerbie.
Implication de Tony Blair
Le général Kirov juge que ces deux affaires sont toutefois "indirectement liées au sein des schémas politiques globaux de la Libye, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis".
Kirov évoque également l'implication du Premier ministre britannique : "J'ai appris que M. Blair se rendrait en Libye et qu'une solution de principe serait trouvée avant son départ du pouvoir, et que nos praticiens ne sont qu'un grain de poussière dans l'oeil d'un énorme ouragan où se croisent des intérêts gigantesques. Je savais que de grands contrats d'armes et de concessions (d'exploration de pétrole) seraient conclus".
Officier de liaison bulgare à Tripoli
Le service de Kirtcho Kirov a eu, selon lui, des contacts avec au total "une vingtaine de services" homologues, dont le Mossad israélien qui a permis d'entrer en relation "avec des personnes, en Libye et dans le monde, ayant des capacités d'information et d'influence pour créer une ambiance psychologique favorable au règlement du problème". Le général Kirov a également souligné le rôle de plusieurs services de renseignements arabes -"nos amis palestiniens", l'Egypte, l'Algérie, Maroc- et des services italiens qui "ont fourni de l'information et ont mis à profit leur influence" sur la Libye.
Kirov a enfin révélé que son service maintenait un officier de liaison à Tripoli, car la Libye dispose d'"assez bonnes informations sur les activités de structures terroristes et religieuses au Proche-Orient (...), sur la situation en Irak et au Darfour (Soudan)".