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Citation de la semaine

Publié le 20 novembre 2008 par Hugo Jolly

”L’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques  sont menacés ne  ressemblera à rien de ce qui l’a précédée. Je veut imagier sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblable et égaux qui tournent sans repos sur eux-même pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplisient leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la dstinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie. Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurr leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il ressemble à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’il ne songent qu’à se réjouir.”

Alexis de Tocqueville , penseur politique, historien et écrivain français 1805-1859

  

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