Commençons avec l’intrigue la plus insolite, à savoir Paul. Justin ayant la bonne idée de caser Saul avec un mec ennuyeux rencontré aux addicts anonymes. Même Holly trouve que c’est une mauvaise idée, mais elle n’en dit rien. Elle est bien trop heureuse de voir pointer à l’horizon un nouveau fiasco dans la grande tradition des dîners chez les Walker. Ça aurait pu être un désastre totalement ridicule mais j’ai complétement marché dans cette histoire. Chacun se demandant qui est ce type et ce qu’il vient faire là. La tête de Nora est d’ailleurs énorme à ce sujet. Pour une fois Ron Rifkin est un peu plus mis en avant et on le projette même dans l’avenir car il annonce à Justin qu’il voit quelqu’un… mais intelligemment il préfère ne pas le présenter aux Walker pour le moment. Voilà un homme sage car le copain pourrait prendre peur face à une telle tribu. Même si le bonhomme a affronté bien pire que ça dans Smallville. Ben oui, on le sait, le petit ami en question sera interprété un peu plus tard dans la saison par John Glover (Lionel Luthor dans Smallville). D’ailleurs on remarquera que Tommy, en gentil mari, préfère épargner Julia vu qu’elle n’est pas présente au dîner. Je me demande vraiment quel est le statut du contrat de Sarah Jane Morris. Est elle considérée comme une figurante, une intérimaire ? De plus comme il est question de salaire dans l’intrigue de Kevin, je me demande même combien elle doit être payée. J’imagine qu’elle est moins payée que Sally Field.
Et pourtant, pourtant. Si on pouvait voir un peu moins Nora à l’écran ça m’aiderait car le personnage devient de plus en plus insupportable cette saison. Elle devrait revoir son traitement hormonale avec son médecin car ses sautes d’humeurs sont de plus en plus nombreuses. Après Kitty et surtout Robert, elle en veut à Kevin. Visiblement elle doit faire un transfert vis à vis de la politique, ce n’est pas explicable autrement. Certes Kevin aime tout contrôler et se sentir supérieur mais il a un bon fond et comme cela est montré en fin d’épisode. Et j’adore toujours autant la dynamique entre Scotty et Kevin même si c’est un peu la mélodie du bonheur. L’an dernier Scotty était SDF, maintenant il est l’un des meilleurs chefs cuisiniers de la ville. Néanmoins c’est toujours un plaisir de le suivre, Luke McFarlane étant un acteur extrêmement sympathique. Et la façon dont est traité le sujet de l’argent dans le couple était intéressant, d’autant plus que traité avec un couple gay on évite les clichés moralisateurs sur l’homme qui travaille et la femme restant à la maison. Il est logique que cela crée des tensions au sein du couple mais la série montre que l’on peut régler pas mal de choses par le dialogue. Tout faire dans le dos de l’autre n’est pas spécialement la meilleure des solutions, là où le faire à deux est tellement plus amusant.
L’histoire du centre Walker pour enfants malades commence à prendre forme et petit à petit je me fais à cette idée. Ce n’est peut être pas complètement une mauvaise idée. En plus, je suis rassuré, Nora achète une maison pour héberger les futures familles et n’a pas décidé de transformer la casa Walker en centre médical. Ouf ! Pour le reste, on est plus ou moins au point mort. Kitty et Robert attendent toujours un enfant tout en ne pouvant pas oublier opportunité qui leur a été offerte la semaine dernière et Sarah est toujours en plein milieu de son intrigue cyber écolo tout en nous épargnant la présence de ses deux associés. Bref ça continue de la mener nulle part cette affaire. La série profite également de la télé allumée dans la salon pour revenir dans la politique réalité en parlant de l’élection de Barack Obama. A ce sujet, la série a vraiment raté une opportunité de parler de politique mais visiblement elle a préféré ne pas s’engager ce qui peut parfaitement se comprendre. Donc oui, peut être pas une si mauvaise idée.
Rien de bien intéressant donc me direz vous dans cet épisode ? Et bien que du contraire car une fois de plus l’alchimie du casting fait beaucoup et se retrouver en compagnie des Walker c’est comme se retrouver en famille tout en étant content de ne pas en faire partie. J’ai par exemple adoré la conversation au téléphone au sujet du coup de blues de Kitty. Le pauvre Robert n’arrivera décidément jamais à se faire à la dynamique surexcitée des Walker partant en vrille au quart de tour sans qu’on ait eu le temps de réagir. Les scènes entre Calista Flockhart et Rachel Griffiths sont excellentes, deux grandes actrices. On oublie totalement leurs rôles précédents dans d’autres séries et on les voit vraiment comme deux sœurs, j’ai trouvé cela magnifique. Encore une fois B&S brille par sa légèreté et l’attachement aux personnages que j’adore de plus en plus, sauf Nora en ce moment. Au fond, pas besoin de grandes intrigues, on laisse les Walker à table avec quelques bouteilles de vin et ils font à eux seuls le spectacle. En huit épisode, la série a dissipé mes doutes au sujet de la saison 3 et chaque semaine un vrai bonheur de retrouver les petits tracas de cette famille américaine si singulière.