Image empruntée à Gérard Contremoulins : Est-ce cela que nous voulons ?
« Loin de moi, très loin de moi l'idée de vouloir revenir ou aller à des pratiques du type programme commun dans lequel on passe son temps à des négociations d'appareil…Je veux me tenir éloigné de toutes ces manœuvres, je ne veux pas y participer, je ne veux pas y donner crédit ».
François Bayrou a répondu aujourd'hui aux avances de Ségolène Royal. Je traduis : les rendez-vous entre les deux tours à minuit, ça suffit. Comme si tu n'avais pas compris que ce qui m'intéresse c'est de terminer à la seconde place du premier tour de la présidentielle. Alors toi ou Martine, je m'en balance. Ce que je veux c'est que les socialistes aient le choix entre Sarkozy et moi. Pas compliqué n'est-ce pas ?
Bayrou a raison. Entre une Ségolène devenue suspecte aux yeux de nombreux socialistes et un centriste opposé à Sarkozy-l'agité, le Béarnais peut à nouveau créer la surprise et se rendre indispensable aux yeux des Français. Elle est là la faille de Ségolène Royal : croire qu'un accord politique est possible avec le centre alors que toute la vie et les actes de François Bayrou en font un homme de droite. En écoutant Bayrou, à quoi bon inviter les militants socialistes à voter pour un accord avec quelqu'un qui n'en veut pas ?
Alors quel espoir reste-t-il ? Les Français vivent ou vont vivre une crise sociale et économique grave, profonde, désespérante pour certains. Il est vraisemblable qu'un Parti socialiste remis en ordre de marche, doté d'un(e) premier(e) secrétaire présent(e), actif ou active dans l'opposition et la proposition, va gagner en crédibilité et en audience. On peut compter sur Martine Aubry pour rendre le PS incontournable. Comme elle l'a dit joliment à la télévision, hier soir : « Il faut que la droite se dépêche de rire de nous. Car à partir de lundi, le PS est de retour. »