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Dévoiler les règles du jeu du mandarinat

Publié le 21 septembre 2008 par Luming88

La corruption et la société civile sont des thèmes qui apparaissent souvent dans les médias occidentaux quand on parle de la Chine. Les discussions dans les blogs et forums chinois sont parfois citées comme exemples de l’établissement d’une société civile dans ce pays. J’entends ce terme utilisé de plus en plus fréquemment récemment, alors qu’il était plutôt rare les années précédentes.
Le texte qui suit est-il un exemple de cette société civile en devenir en Chine ? A vous de juger.
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Xu Duoming et Jiang Li sont un couple de bureaucrates corrompus travaillant dans des départements de la province de l’Anhui et qui sont passés en jugement. Lorsqu’ils ont fait face aux accusations de la cour concernant la provenance de leur vaste fortune, les "règles latentes" du mandarinat (dans le sens de bureaucratie) ont été révélées au grand jour. Ils ont témoigné de toutes sortes de sources de revenus cachées des dirigeants, telles que paiments à des compagnies fondées par des membres de leur famille, revenus supplémentaires qui n’apparaissent pas sur la fiche de paye etc. Alors que tous deux étaient entraînés dans leur récit, le juge a interrompu leur déclaration. (31 août, "Journal de la Démocratie et du Système Légal《民主与法制时报》)

Le commun du mortel n’a pas la moindre idée de la composition des revenus de nos cadres et dirigeants. En exposant au grand jour les "règles latentes" des revenus, Xu et Jiang, mari et femme, ont justement satisfait la "curiosité" du public. On peut se demander pour quelles raisons le juge les a "promptement" interrompus. Etait-ce parce que le témoignage n’avait pas de rapport avec l’affaire ou en raison d’autres considérations ?

Sur la base de mes maigres connaissances légales, face à des accusations quant à la provenance de leurs énormes revenus, les accusés ont le droit d’expliquer l’origine de leurs biens. Et c’est le juge qui décide de leur légalité ou illégalité. L’interruption à sa guise du récit des accusés donne le sentiment que les méthodes du juge sont trop abruptes, voire même qu’il avait l’intention d’occulter (certains faits).

Le public n’a absolument aucun moyen de connaître la composition des revenus de nos fonctionnaires. Satisfaire le droit à l’information par l’intermédiaire du témoignage personnel de bureaucrates corrompus, je trouve que c’est plutôt positif.

Par ailleurs, la grande diversité à l’heure actuelle des revenus des fonctionnaires en dehors de leur salaire et leurs énormes montants sont devenus terrain fertile pour la corruption. Définir rigoureusement la légalité ou l’illégalité de ces revenus et clarifier totalement les cas de revenus illégaux est particulièrement nécessaires pour le travail de lutte anti-corruption. C’est pourquoi la mise au jour des "règles latentes" est un bon élément de référence pour les départements (impliqués dans la lutte anti-corruption).

Je trouve que plutôt d’autoriser des bureaucrates corrompus à faire de longues tirades devant la cour pour exprimer leurs regrets, il vaudrait mieux exposer une par une toutes les "règles latentes" du mandarinat. Si le juge n’a pas envie d’écouter, le public en a envie ! Et si on en fait une grande oeuvre littéraire, ce sera certainement un best-seller !

Technorati 标签: corruption,fonctionnaire,Chine,lutte anti-corruption

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