Seconde et dernière partie du blog dont j’avais commencé la traduction le week-end dernier. Mais la semaine a été trop chargée pour arriver à boucler la tâche avant ce samedi… Revenons à nos moutons.
Je ne connais pas l’identité concrète du blogueur mais ce qui est certain, c’est que le gouvernement chinois serait ravi de voir que sa position est adoptée aussi rigoureusement par cet internaute.
Il n’est pas impossible qu’il soit franchement convaincu de la validité des arguments avancés - à moins qu’il soit un jeune fonctionnaire qui veut se faire bien voir de ses supérieurs - et d’après mon expérience, de très nombreux citoyens chinois en sont également convaincus. Les quatre points avancés en guise de conclusion obtiendraient vraisemblablement l’aval d’une partie du public.
Tout ce qui démontre qu’une démocratie, surtout quand il s’agit de Taïwan, ne fonctionne pas mieux que la Chine est constamment mis en avant dans ce pays, l’objectif étant de laisser une mauvaise impression au public. L’objectif est très largement atteint en ce qui concerne l’ “île rebelle”, le degré de corruption de Chen Shui-bian n’ayant rien fait pour mettre en avant les qualités “supposées” du régime démocratique.
Voici donc la seconde partie de ce blog qui expose les raisons pour lesquelles la démocratie “à l’occidentale” n’est certainement pas faite pour la Chine.
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Arrivé à ce point, je pense que tout le monde doit comprendre la raison essentielle pour laquelle la Chine ne peut pas appliquer la démocratie à l’occidentale. Si elle est appliquée, cela provoquera immédiatement le chaos social.
Peut-être que certains diront qu’il y a tellement de bureaucrates corrompus dans le système actuel, comment trouver un remède radical ? La corruption de la bureaucratie est un problème international, ce n’est pas l’apanage de la Chine. Ceux qui estiment que les sociétés démocratiques ne connaissent pas la corruption se trompent complètement.
Regardons le cas de Taïwan. Il suffit de se pencher sur les actions de Chen Shui-bian (ex-président de Taïwan impliqué jusqu’au cou dans diverses affaires de corruption mais qui réussit jusqu’à présent à éviter la prison) pour savoir qu’il n’est en rien moins corrompu que (les bureaucrates) du continent (= la Chine).
Regardons le cas du Pakistan. Le président élu lors de la dernière élection a passé plus de dix ans en prison pour corruption. (A ma connaissance, Asif Ali Zardari a dû faire face à des accusations de corruption mais n’a pas été incarcéré…) Il faut donc améliorer le système (en vigueur en Chine) et non pas le renverser.
Passons en revue les actions du gouvernement central ces dernières années. Dans l’ensemble, le fondement de la politique nationale se base sur les intérêts de la plus basse couche (sociale) ; elle porte une grande attention aux agriculteurs, les subventionnant et pensant à la manière d’augmenter leurs revenus. C’est la bonne direction. En Chine, un gouvernement qui ne porte pas attention à la couche la plus basse, càd au plus grand groupe de population, est destiné à ne pas durer longtemps. L’expérience de l’histoire vaut la peine d’être considérée: le gouvernement nationaliste du Kuomintang par exemple; et les dynasties à travers les âges. Il n’y a pas d’exception. Ce qui a précédé se plaçait du point de vue de la composition sociale. Et maintenant du point de vue des ressources.
Ce qui a précédé se plaçait du point de vue de la composition sociale. Et maintenant du point de vue des ressources.La Chine a beau être grande, mais la population est trop nombreuse. Les ressources possédées par chaque individu sont extrêmement limitées. Si cette sorte de démocratie à l’occidentale était appliquée, càd une véritable privatisation, les ressources du pays seraient rapidement concentrées dans les mains d’une minorité qui laisserait l’immense majorité devenir des mendiants. Cette majorité ne pourrait plus subsister et il ne lui resterait d’autre choix que l’insurrection.
C’est pourquoi seul un gouvernement fort peut diriger en Chine. Pour le formuler autrement, la plus grande partie des ressources doit appartenir à l’Etat et une nouvelle distribution effectuée au moment nécessaire, une redistribution qui se fait par l’intermédiaire du pouvoir et non par celui de la révolution. (Je ne suis pas sûr que Mao approuverait…)
Bien qu’il y ait des problèmes dans la gestion des ressources publiques, certains des responsables délégués par le gouvernement étant corrompus, c’est peut-être l’unique choix (pour éviter) le chaos social.
Arrivé à ce point, j’ai envie de demander à ceux qui se font les apologistes de la démocratie à l’occidentale en Chine : êtes-vous prêts ? Si elle est vraiment appliquée, peut-être serez-vous les premiers perdants et que vous finirez par tomber au plus bas de la société.
Ces soi-disantes personnalités de l’élite ont toujours pensé qu’il suffit d’appliquer la démocratie à l’occidentale pour que tous les problèmes actuels de la Chine soient immédiatement résolus. La Chine changerait alors pour le meilleur, avec une politique florissante, des fonctionnaires intègres, une société juste. Ce genre d’idées est par trop naïf. Il suffit de penser à certains pays de l’Europe de l’Est pour le savoir. Pas la peine d’en dire davantage.
Je peux donc dire ici sans peur que l’application de la démocratie à l’occidentale nécessite des conditions (préalables) qui sont :
1/ la classe moyenne doit constituer la plus grande composante de la structure sociale ;
2/ les ressources nationales doivent être suffisamment abondantes ;
3/ la qualité intrinsèque (le fameux terme chinois “suzhi”) des citoyens doit être élevée ;
4/ l’environnement international doit être relativement stable.
Aucune de ces conditions ne peut manquer.
On peut dire en conclusion qu’en l’état actuel des choses, il n’existe pas le moindre argument pour appliquer la démocratie à l’occidentale en Chine.
(FIN)