(Granby) C’est maintenant chose faite. La Ville de Granby a mis la main sur les bâtiments abritant le bar de danseuses nues Le Studio et la boutique de vêtements Najwa, située juste à côté. Le conseil municipal a officialisé ces deux acquisitions, hier soir, en séance extraordinaire.
Beaucoup de négociations ont précédé l’entente à l’amiable unissant la municipalité et le propriétaire de l’édifice du 176 rue Principale, Michel Therrien. «On s’est finalement entendus pour acquérir Le Studio au montant de 595 000 $», a confirmé hier le directeur général de la Ville, Michel Pinault. En 2007, l’évaluation agréée pour fins d’expropriation était fixée à 540 000 $, précise-t-il.
La Ville devra maintenant poursuivre les démarches auprès des exploitants du bar Le Studio, qui sont locataires de l’édifice.
Selon la directrice des services judiciaires et greffière de Granby, Me Catherine Bouchard, la Loi sur l’expropriation permet maintenant à la municipalité de publier un avis de transfert vers le 23 janvier 2009. Quinze jours plus tard, les locataires devront avoir quitté les lieux. Le bail sera résilié. C’est donc dire que Yan Pellerin et Mathieu Girard auront jusqu’au 7 février pour reloger leur commerce.
L’histoire ne s’arrête pas là, cependant. La Ville et les commerçants devront notamment s’entendre sur un montant d’indemnisation. «Il faut compenser les préjudices auprès des locataires. On a à régler cela avec eux», explique Me Bouchard.
Hier, Yan Pellerin a plutôt informé La Voix de l’Est que le dossier était entre les mains de son avocat, Me Yvon Robichaud. Lui et son associé souhaitent ainsi obtenir le montant juste pour la poursuite de leurs activités commerciales et s’entendre avec la Ville pour trouver un nouveau site qui leur convient. À l’heure actuelle, le nombre de terrains où ce type d’activités est permis est trop limité, affirme M. Pellerin. On sait que le règlement municipal l’oblige désormais à s’installer à certains endroits bien précis de la ville, dans le coin des Galeries de Granby et sur la route 112. «Mais il n’y a rien pour nous», considère le jeune homme.
Le mois dernier, en apprenant que des procédures d’expropriation étaient en marche, ce dernier avait déclaré que transférer les activités d’un bar comme le sien n’était pas un jeu d’enfant. «Mon commerce vaut dans les sept chiffres et déménager mon fonds de commerce, ça coûte cher. Ce n’est pas une boutique de linge!» Il avait toutefois ajouté qu’il ne cherchait pas la guerre. «On veut régler ça à l’amiable», avait-il laissé entendre.
Durant les procédures, le commerce demeure ouvert.
Najwa
Les pourparlers avec le propriétaire de la boutique Najwa ont été moins ardus. Selon M. Pinault, deux rencontres et quelques appels téléphoniques ont été nécessaires pour en venir à un accord entre la municipalité et Maxime Zigby.
Le montant de la transaction s’élève à 275 000 $, alors que la propriété valait 180 000 $ selon l’évaluation agréée de 2007, affirme M. Pinault.
Interrogé hier sur l’ampleur de ces deux transactions, le maire suppléant Jacques Gévry n’a pas nié qu’il s’agissait de montants importants. «C’est toujours trop cher payé. Mais pour assurer un certain leadership, une ville doit parfois poser des gestes drastiques, a-t-il affirmé. La disparition du commerce de danse érotique était souhaitée par la population depuis longtemps.»
M. Gévry n’est pas au courant des dates d’une éventuelle démolition des deux édifices. «Il faut d’abord voir l’utilisation qu’on va faire de ces terrains-là.»
ISABEL AUTHIER
La Voix de l’Est