Sociopolis

Publié le 19 novembre 2008 par Nicole Guichard

Sociopolis, la réponse par la micro-ville
Valence entame la construction d’un nouveau quartier qui veut allier densité urbaine, logement social et avant-garde architecturale. Le terrain est encore vague. En ce matin de novembre, quelques ouvriers (immigrés) donnent de la pioche, esseulés au milieu de cette immense parcelle de 350 000 mètres carrés, délimitée par le fleuve (le rio Turia), le périphérique et l’Avenida Real de Madrid. Un panneau monté haut annonce : Sociopolis, 2 809 viviendas protegidas (logements sociaux). Bien plus : ici, on prépare un quartier futuriste. Le projet est né il y a cinq ans. Rafael Blasco, alors conseiller du bien-être social à la Generalitat de Valence (l’équivalent d’un conseil régional français mais avec plus de pouvoirs), raconte : Je travaillais avec les communautés qui avaient des difficultés pour accéder au logement : les immigrants, les familles monoparentales, les personnes handicapées, les personnes âgées, les plus jeunes (2)… Et je me suis demandé s’il n’y avait pas moyen de construire une micro-ville où chacun aurait sa place.

Le lieu est choisi : un espace agricole en voie d’extinction dans le quartier la Torre, à la jonction de cette ville de 800 000 habitants (comme Marseille) et de la Huerta, la plaine fertile qui entoure Valence. Une équipe pluridisciplinaire (sociologue, paysagiste, biologiste, agronome, anthropologue, juriste), dirigée par l’architecte valencien Vicente Guallart, donne alors naissance à Sociopolis. Nous proposons un nouveau format pour le XXIe siècle, plaide ce dernier. Les villes du XXe siècle ont été construites pour l’âge industriel et pour des vies vécues à la vitesse des machines. Izaskun Chinchilla, l’architecte espagnol, résume ainsi le cahier des charges : Sociopolis veut démontrer qu’une forte densité (80 logements à l’hectare) est compatible avec un espace ouvert de qualité et l’accessibilité aux équipements qui dotent ce quartier d’urbanité et de centralité. Christophe Deroubaix-L'Humanité-24/11/07-Lire la suite...