Obama, les noirs et les juifs

Publié le 18 novembre 2008 par Allo C'Est Fini
Il fut un temps où les communautés juives et noires américaines furent proches, l'une de l'autre. Où l'esclavage, récit fondateur pour les uns, réalité historique pour les autres,  était un facteur de rapprochement. Je parle d'une époque que je n'ai malheureusement pas connue. Car les années 70 et 80 ont vu l'éclosion d'une nouvelle génération de leaders noirs, principalement aux Etats-Unis, leaders qui ont voulu mettre un terme à ces rapports fructueux. De Farrakhan à Kémi Seba en passant par Dieudonné, des lignes de fractures se sont matérialisées. La haine a remplacé la compassion. Conduisant parfois au pire, comme lors du meurtre d'Ilan Halimi.

Ce discours de haine, ces lignes de fracture, ont produit une incompréhension, des réflexes de suspiscion de part et d'autre. J'en veux pour preuve les fortes réticences de certains membres des différentes communautés juives lors de la campagne qui a conduit à l'élection du sénateur Obama. Bien sûr, Shimon Peres a chaudement félicité le nouveau président. Bien sûr le nouveau président a reçu le soutien de nombreux électeurs juifs. Mais "dans l'ensemble", israelien ets juifs de part et d'autre de l'océan ont été pris de doute face à cet inconnu, portant Husein comme deuxième prénom, et dont la position dans le conflit israelo-palestinien est plutôt floue.

Rien n'est plus détestable que cet état de fait. Il est aussi ridicule d'établir des généralités sur les noirs ou sur les juifs, que sur les asiatiques ou sur les maghrebins. Il y a des cons partout. Il faut savoir regarder au-delà. Les passerelles entre les deux communautés ont toujours existé, et pas seulement du coté des Felashas. Mon ami Ehav Ever en est peut-être le meilleur témoignage. Mais il n'est pas le seul...

Car l'entourage même de Barack Obama compte un représentant digne d'intérêt, un certain Capers Funnye Jr., rabbin noir-américain établi à Chicago et qui serait  ... le cousin germain de Michelle Obama. Ce rabbin effectue d'ailleurs une visite en France, et sera acceuilli au centre communautaire de Paris, dimanche 23 novembre, à l'occasion d'un colloque organisé par la Fraternité Judéo-Noire de France, présidée par Nduwa Guershon, et dont je découvre l'existence.