Le spectacle continue donc, s'enchaînent les tournages pour la télévision ou le cinéma.
Je pars une dizaine de jours aux Antilles afin d’y tourner une publicité pour le loto avec cinq autres comédiens dont Zabou. Nous sommes sur une plage de sable fin, nous dansons et chantons :
« Oui, le bonheur, ça n’arrive pas qu’aux autres, gagner au loto, ça n’arrive pas qu’aux autres, on a joué ensemble, on y a cru si fort que la chance ne pouvait pas nous donner tort ! … Le loto, c’est facile, c’est pas cher… Et ça peut rapporter gros ! »
Cette pub passera souvent à la télévision et beaucoup de personnes dans la rue me demanderont si, ayant travaillé pour la « Française des jeux », je n’avais pas une combine pour gagner au loto… (No Coment)
Pour la télé je pars en Suisse tourner avec Patachou, l’immense Henri Virlojeux et Patrick Préjean dans « Poivre et Sel ».
Je tourne pour "Canal +" une série intitulée « Mytho Folies », c’est la mythologie revue et ô combien corrigée !
Quelle ambiance avec Jean Jacques Péroni, Michel Galabru, Laspalès et Chevalier, Jean Paul Farré et une dizaine d’autre comédiens aussi déjantés les uns que les autres !
Aux manettes Nino Monti, adorable réalisateur qui m’offrit cette photo Polaroïd intitulée "Souvenirs de vacances"et qui dira plus tard que cette série était trop en avance sur son temps, il avait raison, elle a très bien fonctionné en audimat mais s’est arrêtée car le temps d’antenne était déjà réservé à un groupe de comiques, fraîchement arrivés dont le nom n’est autre que « Les Nuls »…
Me voilà reparti au cinéma avec le film réalisé par Didier Kaminka avec une belle distribution comme on n’en voit presque plus, à savoir entre autre
Marlène Jobert, Patrick Chesnais, Claude Rich, Zabou, Roland Giraud, Vinc
ent Cassel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, etc.Le titre : "Les cigognes n'en font qu'à leur tête".
Le rôle n’est pas extraordinaire, la situation se passe dans le métro, je laisse ma place à Marlène Jobert, que je soupçonne d’être enceinte et c’est Ariane Lorent, qui l’est vraiment, qui va s’asseoir à sa place. Très énervé, je lui demande de se lever, discussion, bagarre, je me prends un coup de pied très mal placé pour nous les hommes et reste donc sans voix.
..Rassurez-vous, j’avais une coquille de protection, et heureusement car, c’est à cette période que ma compagne et moi-même, décidons d’obtenir une carte de famille nombreuse en mettant en route le troisième enfant.
Dans la foulée, je tourne « Ripoux contre Ripoux ».
Je me pointe sur le lieu de tournage et pour se faire, je descends les escaliers du Sacré Cœur.
J’aperçois en bas, assis sur un fauteuil et fumant son sempiternel cigare, Philippe Noiret qui, dès qu’il me voit, se lève et annonce à toute l’équipe :
« Planquez les sacs à main, il y a Michel Crémadès qui arrive !»
Il faisait allusion au premier « Ripoux » bien évidemment où je me faisais lamentablement plaquer au sol par Thierry Lhermitte.
Un petit bonus, la photo qui me
compromet.Je mate le sac de la vieille dame dans le film « Les Ripoux ». Pas très épais le garçon !!!
Je le rassure en lui disant que j’ai pris du galon et que Claude Zidi a décidé cette fois-ci de me faire braquer la caisse d’un magasin de souvenirs.
Heureusement que je continuais à pratiquer le football, notamment avec les futurs policiers de l’école de police de ma ville dirigée à l’époque par le grand Michel Lepoix, à la droite de la photo, qui depuis a pris du galon puisqu'il a très hautes responsabilités à Paris…
La première séquence que je devais tourner était celle dans laquelle on me voit débouler des escaliers à toute vitesse, heurtant des gens au passage, ignorant le risque que les marches très inégales du Sacré Cœur font courir à mes chevilles.
Claude Zidi a pris beaucoup de plaisir à me faire recommencer la prise plusieurs fois, me demandant d’aller plus vite à chaque fois. Le plus dur dans l’affaire est que, lorsque j’étais arrivé en bas, après le « Coupez ! », il fallait que je remonte l’escalier, et ce en courant afin que nous ne perdions pas de temps !
Puis j’ai dû traverser une bonne partie du XVIII° arrondissement toujours en courant pendant deux bonnes heures afin d’échapper à la surveillance policière. Quel métier !!!
Deux jours plus tard, j’arrive pour tourner la suite et je vois Philippe Noiret qui m’annonce, le sourire aux lèvres, et un tantinet narquois que les séquences de course tournées avaient été rayées au laboratoire et qu’il fallait tout refaire.
Je sourie de la bonne blague et part saluer l’équipe. Je rencontre la script qui me tient les mêmes propos, puis arrive Claude Zidi qui me confirme la chose. La journée de tournage sera un peu modifiée, il va falloir retourner les séquences inmontables.
Je pensais que l’on me faisait une farce, mais je serai le dindon car je comprends, en voyant la caméra plantée aux pieds d’un des « escaliers de l’angoisse », que je vais être obligé de m’y recoller, moi et mes chevilles d’athlète !
La séquence n’en sera que plus belle car Claude Zidi avait repéré qu’un bus passait dans la rue derrière moi. Au moment où il pointait son nez, je devais partir, ce qui donne du mouvement à l’action. Quand vous regarderez le film, vous comprendrez !
Puis je tourne mon first film "USA" sous la direction de l'Américain Tom Wright. Il a une casquette vissée sur la tête et la pâte à macher in mouth.
C’est effarant, vous êtes suivis par quatre caméras et il y a une bonne centaine d’assistants qui courent dans tous les sens. Lorsque nous tournons au pied de la Tour Eiffel , il y a deux grues. Une qui sert au tournage et la deuxième qui est juste là au cas où la première tomberait en panne ! Le cinéma Américain dans une certaine outrance, cela dit nous tournons de façon confortable, il n’y a rien à dire.
Après quelques « Marc et Sophie » avec le talentueux Gérard Rinaldi, j’enchaîne avec une série policière qui sert de base à un jeu.
Avec Jean Michel Dupuis, nous sommes les deux rôles principaux à savoir des inspecteurs de police qui mènent des enquêtes dans différents milieux. Il y aura quatre films mis en boîte pour France 3.
On faisait un chouette duo, Jean Michel Dupuis est un bel acteur très instinctif avec qui on a un grand plaisir à jouer.
Que ce terme « jouer » sert parfaitement mon métier. Il faut se servir de son âme d’enfant, remonter le temps lorsque je jouais avec mon frère à Ivanhoé, lorsque j’étais un Indien, un Cow Boy, un policier ou un voyou, combien de fois ai-je pu être blessé ou entendre cette terrible sentence « Pan, t’es mort »…
Mon frère était dans notre petite enfance un "Sérial killer" !!!Qu’il est difficile dans ce métier de garder en permanence l’insouciance, la simplicité et l’envie de donner encore et toujours plus aux autres !
Comme le dit la pub : Un peu de fraîcheur « d’enfant » dans un monde de brutes…
Mais une autre réalisation se pointe à l’horizon, la naissance du troisième enfant…
Alors …
Non, ce sera la prochaine fois !!!
« A tout bientôt !!! »