Ce soir au Stade de France, match amical entre la France et l’Uruguay. Match de foot, bien sûr, ce qui veut peut-être dire que des mecs en shorts vont se cailler les cuisses en courant après un ballon sur une pelouse détrempée, mais surtout que ces mêmes mecs, toujours en shorts, vont devoir entonner / murmurer / brailler / faire semblant de chanter (rayez les mentions inutiles) La Marseillaise, ce chant sanglant, haineux, et glacial comme une lame de couteau, qui sert d’hymne national à la France. Parce-que ça se fait d’hymner nationalement quand il y a foot. Je ne vois pas le rapport entre le “sang impur qui abreuve nos sillons” et un tir de pénalty, mais c’est sûrement parce-que je ne comprends rien aux subtilités du football.
Ça se fait aussi, et c’est pas bien, de siffler La Marseillaise. C’est devenu une sorte de parcours initiatique pour certains. Pas bien, non. De là à en faire la une des journaux et à vouloir envoyer encombrer les tribunaux tous les zozos qui se sont laissés prendre au jeu … Parce-que siffler La Marseillaise, ça froisse des susceptibilités, c’est un crime de lèse-majesté qui vaut largement son “casse-toi pov’con”. C’est ainsi. Et il faut unir toutes nos forces pour que de sifflets il n’y ait point. Il en va de la France, sa grandeur, sa gloire, et toutes ces sortes de choses qui font que la presse étrangère se gausse hebdomadairement (je le sais, je lis Courrier International).
Donc ce soir mes amis, si jamais ça siffle au Stade de France, nos grands dirigeants du ballon rond ont pris une décision d’un rare courage et d’une efficacité redoutable : si ça siffle, on monte le volume de la sono. Na !
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