Généticien de grand renom, membre du comité d'éthique, Axel Kahn s'attaque à l'une des questions les plus passionnelles du débat français : doit-on légaliser l'euthanasie ? Sa connaissance inestimable de la médecine hospitalière, sa fréquentation professionnelle des personnes et des familles frappées par le drame ne lui ont pas fait perdre un solide bon sens.
Pour lui, la loi Léonetti, votée en 2005, remplit son office : allégement des souffrances, abandon de l'acharnement thérapeutique, organisation des soins palliatifs. Les exemples de Marie Humbert et de Chantal Sébire, ultra-médiatisés, ne le font pas changer d'avis. Il considère que leur exploitation par les militants pro-euthanasie ne fait pas avancer le débat, mais ouvre la porte à des dérives qui pourraient, un jour, menacer le respect de la vie.
Conviction dévoilée
Axel Kahn n’a pas attendu de publier L'Ultime Liberté ? pour dire tout le bien qu’il pense de la loi Léonetti, qui a instauré un droit au "laisser
mourir". Le 16 avril 2008, lors de son audition par la mission d’évaluation de ce texte, ordonnée par François Fillon après la mort de Chantal Sébire, cette mère de famille rongée par un cancer, qui s’est suicidée faute d’avoir obtenu l’autorisation légale de se voir donner la mort, le généticien a répondu sans détour : "Il faut une fois pour toutes tordre le cou à cette idée selon laquelle le suicide, la demande d’euthanasie, seraient une
liberté".