Est-il certain que nous ayons un jour été ?
Ou que cela n’ait pas été trop tard ?
Sur quelles plaques avons-nous donc gravé
nos images plus noires que noir ?
Lessivées, lavées par les pluies du temps,
les images des blanches villes et des villages.
Et nous voilà donc : quelques poètes survivants
avec les chiens vagabonds.
Je jisté, že jsme někdy byli?
Anebo že jsme byli včas?
Do jakých desek jsme to ryli
obrazy černé pod obraz?
A deště času myly, smyly
obrazy bílých měst a vsí.
Tak tady jsme: několik básníků, co zbyli,
a potulující se psi.
*
Variation sur Gellner III
A Sergej
Les eaux seront toujours là, les forêts resteront,
le peuple des villes se renouvellera.
L’un sera pendu, l’autre non
et gaiement la vie continuera.
La trace des tueries sera effacée
sans faute des sables de notre ère,
sans desserrer l’étreinte glacée
qui lie victimes sans voix et tortionnaires
Variace na Gellnera III
Sergejovi
Zůstanou vody, zůstanou lesy,
města zabydlí nový lid.
Někoho pověsí, jiného nepověsí
a dál se bude štastně žít.
Stopy vražd budou bezpečně sváty
s písku tohoto století.
A němé oběti se svými katy
dál budou trčet tu v mrazivém objetí.
*
Arches hardies par-dessus les paupières
barque rouge ardent des lèvres
vient l’hiver, passe l’hiver
les glaces emporteront le pont
Smělé oblouky nad očima,
nádherné rudé loďky úst...
Nadejde zima, přejde zima
a ledy strhnou most...
Zbyněk Hejda, Valse mélancolique, traduction Erika Abrams, Cheyne éditeur, 2008, pp. 17, 19 et 55