PS divisé, syndicats unis ?

C'est l'une des plus "belles" semaines sociales, du point de vue syndical, qui a débuté en (Sarko)France lundi 17 novembre. Les appels à la grève sont nombreux et touchent coup sur coup les secteurs du transport aérien puis ferroviaire, l'éducation nationale puis les urgentistes la semaine prochaine. Passée "la divine surprise" d'une croissance du PIB à ... +0,1% en France au 3ème trimestre, les mauvaises nouvelles économiques s'accumulent également: la Banque de France prévoit une récession de -0,5% au dernier trimestre de l'année, et le déficit de l'Etat en 2008 dérapera à 51,4 milliards d'euros (contre 38,4 en 2007, ou 44,1 milliards d'après la Cour des Comptes).
Lundi, les pilotes d'Air France terminaient leur grève, à minuit, contre l'amendement étendant de 60 à 65 ans leur départ à la retraite. Les syndicats ont sans doute raison de protester contre l'absence de garantie sur leurs pensions de retraite, en contre-partie de cet allongement. Mais si le gouvernement leur donnait acte du premier point, devraient-ils continuer leur protestation ? Lundi également, l'Association de médecins urgentistes (Amuf) appellait "les praticiens à faire grève à partir du 1er décembre, afin de dénoncer la dégradation de conditions de travail."
Mardi, la SNCF s'apprêtait à vivre une journée difficile, dès 20H. Mais la direction de l'entreprise publique a fait pas de nouvelles propositions, sur les horaires de nuit notamment. La Fgaac et la CFDT ont reporté de mardi 20h à vendredi minuit. Ils attendent la publication du décret pour décider le maintien ou le retrait de ce préavis.
Le même jour, L'Union nationale lycéenne (UNL), associée aux syndicats d'enseignants, appelle les lycéens à se mobiliser avec notamment un rassemblement à Paris.
Jeudi, les écoles primaires devraient être frappées par un mouvement déclenché pour protester contre l'absence de dialogue. 18 mois après l'élection présidentielle, le ministre Xavier Darcos semble toujours autant persuadé qu'il est légitime à ignorer le personnel enseignant grâce à la légitimité des urnes. darcos s'est fait une spécialité de ces "petites phrases" ou provocations destinées à secouer la machine enseignante sans concertation. Quitte à s'arranger avec la réalité comme le note le très policé l'EXPRESS:

Réforme de la seconde, "jardin d'éveil" à la place de la maternelle, disparition des membres des Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), disparition de l'IUFM dans sa forme actuelle, surveillance des leaders d'opinion sur le Web... Les motifs de discorde entre Xavier Darcos et le monde enseignant, qui sera en grève le 20 novembre, ne manquent pas.

Ce qui pousse parfois le ministre de l'Education nationale à contre-attaquer par des petites phrases minimisant les suppressions de postes ou vantant les avantages concédés aux professeurs. Des affirmations qui seraient exagérées, voire carrément fausses selon des internautes qui s'expriment sur LEXPRESS.fr.

Alors, quelle est la part du vrai et du faux?

Et le magazine d'évaluer deux des contre-vérités ministérielles: les 3000 postes RASED menacés dans son projet de budget seront bien supprimés; "Les professeurs qui feront 3 heures de soutien supplémentaires" ne toucheront pas 4400 euros.
Comme si cela ne suffisait pas, Jean-Claude Junker, président de l'EUROGROUP et preministre du paradis luxembourgeois, s'en est pris ce lundi à Nicolas Sarkozy : "moi, je ne recherche pas la présidence de l'Eurogroup pour le plaisir ou pour ma gloire personnelle." Sa charge est sévère, car elle attaque directement la personnalité du Monarque.
Faut-il être de "gauche" pour se réjouir systématiquement de cette agitation ? Le Parti Socialiste n'est pas à même de se saisir de ces opportunités médiatiques. il est trop occupé à terminer de régler ses comptes, après un Congrès de Reims très clarificateur ("d'accord sur le fonds, pas sur les personnes").&alt;=rss