Les mauvaises nouvelles continuent de s'accumuler avec l'entrée en récession de la seconde plus importante économie au monde, le Japon, qui voit son PIB baisser de - 0,1 % au 3 ème
trimestre après - 0,9 % au 2nd.
Sur le plan bancaire, Citigroup, une des plus importantes banques au monde a décidé la suppression de 50 000 emplois. Quant au secteur automobile, celui-ci fait l'objet d'une âpre bataille au
sein du Congrès US pour une éventuelle aide de 25 milliards $ alors que la filiale de GM en Allemagne, OPEL, retient toute l'attention du gouvernement allemand à qui un prêt de 1 Md € a été
demandé par le constructeur.
Difficultés d'ordre macro-économiques, bancaires, automobiles, le panorama du jour reste très marqué par les éléments habituels, le G20 de ce week-end n'ayant pas apporté le moindre changement à
court terme en terme de psychologie pour les opérateurs.
L'indice d'activité de la région de New york suivant l'index Empire State se dégrade toujours avec un chiffre de - 25,4 pour novembre après 24,6 le mois dernier.
La production industrielle a cependant rebondi de + 1,3 % en octobre aux USA après la chute sévère de septembre de - 2,8 %. Les capacités de production restent faiblement utilisées à 76,4
%.
Le Dow Jones perd - 2,63 % à 8 273,58 points, une des pires clôtures de l'année comme pour le S&P 500
ci-dessous.
Le sentiment qui se dégage après le G20, à court terme, est celle d'une absence de perspectives puisque si une ligne
directrice pour quelques mesures de régulation et de surveillance ont été dégagées, elles ne seront pas mises en place concrètement avant des mois, les ministres des finances devant faire d'ici
au 31 mars 2009 des propositions dans le détail pour les réformes. Se dégage donc une absence de visibilité d'autant que la première économie au monde, les USA, n'étaient pas encore
représentés par la nouvelle administration élue. Le marché a voté défavorablement aujourd'hui quoiqu'il en soit.
Si on remet cet évènement dans sa perspective historique la plus simple au-delà des satisfecit politiques ou des attentes déçues ou comblées des uns et des autres, 2 points sont à retenir :
- tout d'abord, une évolution d'ordre politique : avec des réunions à suivre du G20, le G8 perd en consistance alors que c'était précédemment un des rendez-vous importants. Les pays émergents ont
fait leur véritable entrée sur la scène politique et la présence de différents pôles planétaires est dorénavant traduite en actes et non plus en paroles. Cette donnée presque visuelle liée à la
photo de famille traditionnelle qui s'élargit à cette occasion ne change en fait rien pour les marchés qui ont intégré la place des nouvelles économies depuis longtemps.
- ensuite, nous avons assisté d'un point de vue financier et monétaire en fait à une réunion qui s'inscrit dans l'ordre même du déroulé classique de notre système monétaire actuel. La référence à Bretton Woods de 1944 doit être ici remplacée
par la fin des accords de Bretton Woods qui remonte, dans l'ordre strictement chronologique, au début des années 70, avec :
- la déconnexion du dollar avec l'or le 15 août 1971, décidée par R.NIXON
- la fin des régimes de change fixes ou ajustables au début de 1973
- la signature des accords dits 'de la Jamaïque' dans les tous premiers jours de 1976 qui ont officialisé sur le papier les principes mis en oeuvre au coup par coup les années
précédentes de manière informelle.
Le nouveau rôle du FMI, secundo, l'officialisation des changes flottants entre devises avec une liberté de choix du régime de choix pour chaque pays et tertio, la démonétisation de l'or,
tout ceci a été décidé en 1976 pour légaliser au niveau international des pratiques en cours depuis les années précédentes, en fait depuis la décision de Nixon.
A ce titre, la réunion du G20 dans un tel contexte, ne peut difficilement faire évoluer les choses que si elle reprend les thèmes mêmes des éléments décidés plus tôt il y a donc 32 ans.
Seul le rôle du FMI va être un peu revu suivant les conclusions qui ressortent des travaux de ce week-end. Nous sommes là dans un système, qu'on le veuille ou non, que cela plaise ou non, où les
autorités ne peuvent que venir constater les données du marché. Le fondement même de notre système monétaire ne permet pas de venir superviser les monnaies puisque celles-ci évoluent entre elles
suivant des éléments de marché avant tout et tel que cela a été décidé il y a des décennies en arrière.
D'ailleurs, aucune décision sur les changes et donc les taux d'intérêts n'a été émises lors du G20. D'un point de vue historique donc, sur les 3 points essentiels du dernier grand rendez vous
international en date qui a mis à bas les accords de Bretton Woods, seul le FMI va être plus ou moins réformé. C'est un rendez-vous minime pour l'heure, toujours dans sa référence purement
historique, mais tout à fait dans la lignée ou la tradition de notre système monétaire qui voit les 'sommets' venir parapher des éléments déjà pris en compte par les
marchés.
Non seulement, il n'y a pas eu de nouveau Bretton Woods mais on a tout juste effleuré les accords de la Jamaïque. L'organisation du G20 est cependant 'sur pied' pour pouvoir à tout moment valider tel ou tel accident du marché ou aller plus en profondeur en cas de besoin. Voilà qui est en fait assez peu rassurant.