Ségolène Royal, la futur candidate ?
Candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2007 face à Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal est aujourd’hui présentée comme la favorite pour succéder à François Hollande à la tête du Parti Socialiste. Suite à son échec de l’an dernier, sa cote de popularité a connu une forte baisse, symbole du divorce post-électoral entre les électeurs et celle qui a recueilli 17 millions de voix au second tour de l’élection présidentielle de 2007 (voir Ségolène Royal dans l’opposition : quel bilan ?).
De plus, d’après le sondage CSA pour Aujourd’hui en France, l’ancienne députée des Deux-Sèvres ne bénéficie pas d’une excellente image auprès de la population française : seuls 36% des personnes interrogées considèrent qu’elle a de l’avenir et 40% qu’elle ait compétente. En revanche les résultats obtenus auprès des sympathisants PS de traits d’image lui sont largement plus favorables qu’auprès de la population française ou même des sympathisants de gauche. A n’en pas douter, il existe certainement un fan-club de Royal rue de Solférino, ce dont peut se réjouir celle qui a appelé au cours du Congrès à l’évolution d’un parti de militant en parti de supporters.
Pour autant, et cela parait contradictoire, la présidente de la région Poitou-Charentes bénéficie d’une perception encore très positive de l’opinion par rapport à l’élection présidentielle de 2012. Le sondage Ifop pour Dimanche Ouest France sur les perceptions des Français à l’égard du PS montre en effet qu’elle serait préféré par la population à ses challengers Martine Aubry et Benoît Hamon pour être candidate à l’élection présidentielle de 2012 : derrière Dominique Strauss-Kahn, que 34% des personnes interrogées considèrent comme le meilleur candidat possible, mais qui est aujourd’hui exilé à la tête du FMI, elle recueille 21% des souhaits des interviewés, contre 11% et 9% à ses adversaires actuels. Et l’analyse des résultats de cette étude montre qu’elle les devance dans la totalité des catégories de la population interrogée, notamment auprès des sympathisants PS (33%) qui la classent même devant DSK (25%).
Martine Aubry, l’outsider
Passée au second plan en 2007 et apparemment exclue des premiers choix des Français et des sympathisants PS pour l’élection de 2012, la maire de Lille a toujours bénéficié d’une cote de popularité relativement élevée. D’après l’Ifop, son score oscille entre 2003 et 2008 entre 42% et 60% d’opinions favorables, faisant d’elles une des personnalités politiques dont la popularité est la plus régulière. Depuis le début de l’année, on assiste toutefois à une évolution nouvelle du résultat enregistré dans ce baromètre : de 49% de jugements positifs en janvier, la dame des 35 heures est passée à 66% en juin, avant de se stabiliser juste en dessous de 60% depuis (58% en novembre). Ses prises de paroles depuis quelques mois semblent ainsi séduire une partie des Français.
Ceci est confirmé par les jugements plutôt positifs que font les Français sur les traits d’image de Martine Aubry, notamment sur sa compétence (59%) et son avenir (45%, soit 9 points de plus que Ségolène Royal). En revanche si les sympathisants du PS évaluent logiquement de manière plus favorable l’ancienne ministre, c’est auprès des personnes se sentant proches des autres partis de gauche que ses qualités sont le plus reconnues. Ainsi, si Martine Aubry risque d’avoir des difficultés à accéder à la tête du parti, il y a fort à parier qu’elle pourrait être une interlocutrice crédible dans le but de recréer l’union de gauche pour s’opposer à l’UMP.
Hamon, le trouble-fête
Relativement inconnu du grand public, Benoît Hamon parait largement en retrait des deux principales candidates à quelques jours de l’élection du Premier Secrétaire du PS. Malgré tout fort des 19% de voix qu’a reçu sa motion, il peine à percer dans l’opinion publique. Absent des différents baromètres politiques, il est apparu pour la première fois dans le baromètre BVA en octobre dernier, avec uniquement 7% des Français qui souhaitent qu’il ait davantage d’influence dans la vie politique française (bien loin des 45% et 37% respectivement recueillis par Aubry et Royal).
Son positionnement à la gauche du PS semble pourtant bien identifié par les Français qui l’identifient. Ainsi d’après le sondage Ifop sur le candidat souhaité pour 2012, ce sont les sympathisants d’extrême-gauche (18%) et des anciens électeurs de Besancenot (15%) qui souhaitent le plus le voir choisi par le Parti Socialiste.
Quel leader pour quelle stratégie d’alliance ?
Le Congrès de Reims a livré un enseignement clé dans la succession de François Hollande : le jeu des alliances qui sera mis en place compte beaucoup dans le vote des militants. L’étude des croisements du sondage Ifop montre pourtant que les préférences des sympathisants PS en terme de stratégie et d’alliance ne sont pas nécessairement ceux que l’on croit. Et c’est dans ces chiffres que l’on voit que seule Ségolène Royal est aujourd’hui en position de faire la synthèse entre la frange gauche et le courant pro-centriste du parti. Les sympathisants PS favorables à une union de la gauche choisissent largement l’ancienne collaboratrice de François Mitterand comme candidate (38%) devant Strauss-Kahn (25%). Ceux qui préfèrent s’allier avec le Modem citent Ségolène Royal à hauteur de 28%) (derrière DSK - 29% - et à égalité avec Delanoë). Quant aux partisans d’une alliance avec Besancenot, ils privilégient également le choix Royal (32%) devant Delanoë (28%).