Ces dernières années, l’Union européenne était presque parvenue à se construire une image de premier de la classe dans le domaine de la protection de l’environnement. Face à une position inflexible des Etats-Unis et de pays en développement qui refusent toujours la moindre contrainte de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, les négociateurs européens étalaient sommet après sommet leurs bonnes intentions. Le plan d’action de l’Union, appelé « paquet climat-énergie », prévoit d’atteindre un triple objectif d’ici 2020 : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20%, gagner 20% d’efficacité énergétique et faire passer la part des renouvelables à 20% de la consommation totale. Applaudie par les médias, cette apparente conversion à l’écologie constituait un véritable tour de force : celui de masquer aux yeux du grand public la liste interminable des choix politiques de l’Union européenne contribuant à détruire la planète, qu’il s’agisse d’agriculture, de transport ou de commerce1. Elle possédait par ailleurs l’immense avantage de redorer à peu de frais son blason. Le Président de la Commission en personne avouait en mars 2007 qu’il était possible ainsi de « réconcilier l’Europe avec les nouvelles générations qui parfois ne se reconnaissent pas dans notre action »2. Autrement dit, nous étions les témoins d’un « green washing » digne des meilleures multinationales.
Mais, en dépit de ses atouts, cette imposture écologique a fait long feu. Il aura suffit que le système financier international tremble sur ses fondations pour que le climat redevienne le cadet des soucis de nos dirigeants européens. Même l’Allemagne, pays « vert » par excellence dans l’imaginaire collectif, préfère sauver la compétitivité de ses entreprises plutôt que réduire son empreinte écologique La suite