Mon bâton fouille les cendres épaisses laissées par l’éruption. Autour de moi, tout n’est que désolation. Les arbres, rares, ne s’apparente plus qu’à des racines aériennes dont les feuilles sont exemptes. Et pourtant, sur cette chape de mort qui est tombée sur le village et la forêt, il règne un sentiment de plénitude. Combien sont morts en tout, je ne saurais précisément le dire. Il y a ceux qui ont fui par la mer, ceux qui ont longé le rivage jusqu’aux terres de l’Est . Alors, ceux qui sont restés, une centaine peut-être, sont enfouis sous les cendres maintenant. A quelques mètres derrières les derniers arbres, je peux voir des dômes sombres, là où se trouvent les toits. Quel contraste que cette terre noire et ce ciel bleu. Ici bientôt, cependant, la nature reprendra vie. Je l’ai déjà vu souvent faire. La cendre va rester chaude encore quelques semaines. Puis elle s’apaisera et à la première pluie, les herbes recommenceront à pousser, leurs graines amenées d’un souffle et les arbres, ceux qui auront tenu ce temps-là, se pareront à nouveau de leur habit vert.
— Eleken,
Le dimanche, je me réveille :p