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Tozeur ravagée par le tourisme: L'antithese

Publié le 17 novembre 2008 par Alternautes
La semaine derniere nous avons publie un sujet traitant des ravages du tourisme a Tozeur, sujet en rapport a l'article de Claude Llena publie dans le Monde Diplomatique . Ce sujet avait sussite pas mal de reaction sur le forum, mais aussi sur le blog, notamment celle tres interessante de Bugsbunny qui nous donne son point de vue, celui d'un specialiste qui a deja travaille dans la region de Tozeur et qui donne un autre son de cloche et une autre vision de probleme. Il etait donc tres important de publier son point de vue de la situation.
Les vrais raisons du stress hydrique que commence à ressentir la région et par ailleurs tout le sud Tunisien, Est que la nappe d’eau profonde qui représente le réservoir dont on puise l’eau atteint sa limite. Actuellement la qualité de l’eau commence à ce dégrader et continuera à le faire jusqu’à ce qu’elle devienne inutilisable à cause de la salinité. rien à voir avec le Tourisme.
Je ne suis pas un natif de la région. Je ne l’ai connu qu’il y 10 ans d’abord en tant que touriste, ensuite j’ai eu à réaliser une étude sur certaines zones humides du Sahara parmi elles chott el Jerid, et actuellement je mène une nouvelle étude dont l’objectif est d’estimer les prélèvements d’eau qui s’effectuent sur les nappes profondes. Parmi les zones étudiés, Tozeur.
Il y à, tout juste 10 jours, J’y ai effectué une visite de terrain. De bout en bout à l’Est la palmeraie de Dghimes à l’Ouest les palmeraies de Nafta. J’ai visité toutes les palmeraies de la région Tozeur Nafta sans exception. Et je soutien qu’en l’état actuel, nous ne voyons rien du tableau macabre dépeint par l’auteur de cet article. « Seules 25 % des terres sont cultivées, et de nombreux palmiers meurent faute d’arrosage et d’entretien. La palmeraie sert de réceptacle à bouteilles en plastique d’eau minérale – résidu matériel et dérisoire de la pollution touristique. ». Mon constat fut totalement différent de cette image. Il est vraiment très rare de rencontrer une palmeraie laissée à l’abandon. J’y suis allé en pleine période de récolte et partout les gens s’activaient autour de cette agriculture.
Claude Llena dresse un état des lieux totalement faux, un scénario digne du dernier des mohicans pour incriminer les projets touristiques dans la région de Tozeur comme étant la cause principale qui a conduit à un désastre écologique et social. Avec comme facteur principal les problèmes de manque d’eau qui sévit sur la région. Moi je dis que la causalité du tourisme aux problèmes de l’eau dans la région est très discutable. Et même si elle existe, elle est très minime.
J’ai comparé l’évolution des palmeraies sur la région depuis 1972 (il n’y avait pas encore les forages profonds) jusqu’à aujourd’hui ( 2008 ) les superficies des palmeraies ont augmenté allant de 3 700 Ha en 1972 à 6 800 Ha en 2008 et la tendance aujourd’hui est encore à la hausse. Pour ces chiffres, Je me base sur des images satellites et mes visites de terrain. Cette évolution n’a pu être possible que grâce à l’exploitation des forages qui puisent dans un IMMENSE RESERVOIR d’eau profonde. Les eaux fossiles de bassin trans-frontalier du système aquifère septentrional du Sahara.
Par immense, j’entends 1 million de km² il s’étant sur 1700 Km en large du golfe de Syrte en Libye à l’Est, à la frontière marocaine en Algérie et sur 900 km en long de Biskra à Ain SALAH en Algérie. la Tunisie ne couvre que 7% de ce bassin. Il est à 71% sous l’Algérie.
Et par réservoir, j’entends que c’est une eau qui ne se renouvelle pas ou très peu contrairement aux nappes phréatiques. Plus encore c’est un réservoir partagé avec nos voisins. Quand nos voisins exploitent cette réserve elle diminue dans son ensemble et donc aussi pour la Tunisie. Et tant qu’elle est exploitée elle viendra inéluctablement à tarir.
Quand cette réserve d’eau viendra à tarir il est évident que les 3 000 Ha de nouvelles palmeraies déclineraient. Et malheureusement un modèle à prédit son tarissement dans une vingtaine d’années en gros. Qui sait ? Actuellement la qualité de l’eau commence à être altérée, la salinité augmente et les débits ont nettement diminué depuis déjà bien longtemps. Les agriculteurs font beaucoup attention à l’utilisation de l’eau les drains (qui récupèrent le surplus de l’eau de l’irrigation) sont pratiquement sec cela veut dire qu’il n’y a pas de gaspillage. On remarque que souvent les agriculteurs arrêtent de faire de la culture étagée et qu’ils privilégient les palmiers devant les arbres fruitiers et les maraichages ou les fourrages. s'il n'y a pas de gaspillage c'est que dans la région pour atteindre les nappe profondes il faut forer à 700 m de profondeur. un tel forage coute dans les 350 000 DT, les particuliers ne peuvent pas se le permettre et c'est une aubaine pour la région. donc c'est l'état qui s'est toujours charger de récupérer l'eau et de la vendre. la région de Tozeur peut être considérée comme un modèle. sur d'autres sites par exemple la région de Kebili la nappe n'est qu'à 80 m. les forages illicites sont fréquents et les agriculteurs abusent dans l'exploitation de l'eau et le problème au niveau des palmeraies est encore plus grave. pareil pour la région de El Oued SOuf en Algérie (150 km à l'Ouest de Tozeur) ou à Ouargla parfois la nappe n'est qu'à 50 m et tellement les populations abusent dans les prélèvement que la nappe phréatique remonte et étouffe les réseaux d'assainissement de ces villes. des villes qui étouffent dans leurs eaux fécales des terres agricole submergées par l'eau ... ça c'est un désastre ... on est loin du cas de Tozeur.
Dans les régions du Sud tunisien cette eau est aussi utilisée pour l’eau potable et donc aussi par les installations touristiques. En tout On compte 12 hotels à Tozeur et 6 à Nafta. On projette déjà à transférer les eaux du nord pour alimenter les réseaux d’eau potable du sud. je ne suis pas un spécialste du tourisme mais on pourrait sommairement se pencher sur la question quel serait la consommation en eau de ces installations touristiques? y a-t-il vraiment de l'eau qu'y soit gaspillée... sinon l'impact social et culturel existe certainement...
Merci Bugsbunny pour ton intervention.

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