La particularité de Ségolène Royal est sa détermination à rentrer par la fenêtre lorsque "ses camarades" la mettent à la porte. En premier lieu François Hollande, jadis plus qu'un camarade, qui reprend sa parole alors qu'il claironnait, très récemment, que la motion arrivée en tête sera souveraine à condition de rassembler les autres. Maintenant il prétend que le score de son ex compagne n'est pas suffisant pour prétendre au leadership. Hollande ne serait-il pas en train de devenir une "tête à claques?" incapable de faire gagner son Parti à une présidentielle, il insiste pour se maintenir dans ce rôle, jusqu'au bout. Lui et beaucoup d'autres. En 2006, les militants avaient préféré la présidente du Poitou-Charentes pour la candidature à la présidentielle, avec un score jamais égalé par les caciques et la apparatchiks du Parti. Ceux-ci s'étaient, lourdement, assis sur le choix de leurs adhérents. Dès lors ils décidaient d'orchestrer l'échec de la candidate. Il est exact de dire que Ségolène les avait, royalement, ignoré. Aujourd'hui, le scénario reste à l'identique. Le "tout sauf Ségolène" semble se remettre en marche, que ce soit pour la direction du PS ou la présidentielle de 2012. Qu'à ce cela ne tienne, un nouvel échec se dessine au désespoir des militants et des électeurs socialistes. Car, il faut être sérieux. Où est celui, ou celle, qui aujourd'hui possède les atouts nécessaires pour remplacer François Mitterrand, le dernier Président de gauche? Ségolène Royal, en juin 2007, a perdu face à un rouleau compresseur d'une machine UMP bien huilée et en ordre de marche. Qui aurait mieux résisté à Nicolas Sarkozy? Obtenir 17 millions de voix n'est pas un hasard. Imaginons la candidate bénéficier à l'intérieur de son camp, des mêmes appuis, de la même ferveur avec en prime la hargne de gagner, comme François Mitterrand...
Reste que les responsables socialistes doutent des idéaux de gauche de Ségolène Royal. Elle serait libérale et prête à se tourner vers le centre. Sur ce point le PS semble ne pas se souvenir de l'ouverture qu'avait opérée François Mitterrand en 1988 lorsqu'il avait fait entrer des personnalités centristes dans son gouvernement. L'on a pas le souvenir de son abandon des valeurs de gauche.