"Vilaine" : conte moderne délicieusement cynique

Mélanie est très gentille. Trop même. Sortir le chien de la voisine, faire le ménage chez sa mère, aller voir sa grand-mère en maison de retraite et offrir du cake aux autres pensionnaires, assurer le service dans un bar mais aussi la comptabilité, le secrétariat et la pompe à essence, et surtout, surtout, endurer sans broncher les remarques désagréables de son entourage sur sa rondeur et sa laideur : tel est son quotidien.

Note :

Le jeu sadique auquel se livrent ses trois prétendues copines à l’approche de la Saint Valentin sera la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dorénavant, Mélanie Lupin, l’anti Amélie Poulain, est décidée à se venger. Elle sera vilaine. Et c’est peu de le dire lorsque l’on voit de quoi elle est capable...
Vilaine, de Allan Mauduit et Jean-Patrick Benes, est construit comme un conte moderne directement inspiré du Fabuleux destin d’Amélie Poulain – de même que  l’affiche, très kitsch. Les personnages sont croustillants, les costumes étudiés, les gags nombreux et hilarants. Un chaton dans une poubelle, un chien tiré par un bus, un éléphant qui écrase des porcelaines : du vrai comique de situation ! Et la petite mélodie facétieuse qui poursuit tout le film, participe de cette atmosphère si spéciale qui s’en dégage.
Un film à ravir, dans lequel on s’émeut de l’injustice dont est victime Mélanie, avant de se réjouir de ses petites actions vengeresses, jouissives. Après Comme une image et un second rôle dans Cliente, Marilou Berry prouve qu’elle est une actrice talentueuse, qui n’a de cesse de s’affirmer dans le paysage cinématographique.
Une histoire à ne pas manquer. Toute en finesse et cynisme.