Dans de nombreux billets que je “scanne” depuis des années, ainsi que les livres de communication et marketing que je lis ou feuillette, un vocable revient sans cesse. Il est sur toutes les lèvres, il fait vendre, et donc parler. Des écoles en ont même fait leurs choux gras. Je veux évidemment parler de la communication.
L’époque qui s’ouvre devant nous, avec les mutations de l’Internet, va probablement modifier notre mode de vie. Nous consommons l’information différemment, sans forcément la mâcher ni la digérer. Pour la musique, c’est un peu pareil. Les CDs sont révolus, la musique dématérialisée déboule à toute vitesse, avec des outils comme iTunes ou Songbird. La prochaine étape ? Le livrel, ou livre électronique, avec l’émergence des encres numériques. Je bouge, tu bouges, nous bougons …
tout bouge, vite, très, très vite.
Cette époque est virtuelle, et technologique, c’est aussi, je crois,
une époque de bouche-à-oreille. Ce qui la caractérise, d’après
Malcolm Gladwell, dans son livre “Le point de bascule”, c’est notamment l’accroissement de notre résistance. Nous résistons au téléphone en filtrant les appels, nous devenons de plus en plus sélectifs, et l’email n’est pas épargné. Il énonce également
l’avènement de l’ère de l’isolement. Chez les jeunes, il est facile de se créer son propre univers social et matériel, les temps morts d’une journée se nourrissent des moyens de communication moderne, et la conversation avec ses pairs recule.
Le réseau substitue la connexion au lien social. Le monde des jeunes est donc gouverné par le bouche-à-oreille, et j’avoue que ces changements invalident quelque peu mon enthousiasme eu égard à l’explosion des moyens de communication.
Je communique, tu communiques, nous communiquons … seulement, j’ose penser que nous oublions qu’avant de communiquer, il faut converser. Les blogs sont là pour nous le rappeler ? Un blog est certes une conversation, un dialogue … Seulement, sa faiblesse est de pas pouvoir créer de face-à-face. On utilise le vocable « communication » à toutes les sauces, avec la légère impression qu’il supplante allègrement celui de « conversation ». Tous les moyens que nous utilisons ne doivent-ils pas cantonner à ce qu’ils savent faire, nous mettre en relation pour nous permettre de créer un face-à-face (lequel est d’ailleurs plus influent), et de converser ? Les prochaines fois que ce je prononcerai le terme “communication”, j’essayerai d’avoir le réflexe de me demander si celui de “conversation” n’est pas plus approprié … je vous assure, j’essayerai, pas vous ?