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Tristesse

Publié le 16 novembre 2008 par Jfa

J’avoue ma surprise devant ce Congrès rémois. F. Hollande aura laissé un parti exsangue, éparpillé, miné par des clansfort peu politiques. Le bon côté de la chose est qu’il soit maintenant définitivement parti.

Je pensais qu’il se finirait par une alliance des motions Aubry et Hamon, les plus proches politiquement, soutenue en sous-main par une partie de ceux qui suivaient B. Delanoé. Je pensais que le principal risque était de finir, une fois de plus, dans un consensus mou du type de celui du Mans, de F. Hollande à B. Hamon, avec une résolution finale majoritaire à laquelle personne ne prêterait la moindre crédibilité.

Alors, on peut se consoler en disant que la réalité est toujours plus compliquée que les meilleures analyses. On peut aussi  s’inquiéter en voyant les manoeuvres d’appareils primer sur les angoisses sociales que ce parti est censé porter.

Je pensais qu’il y aurait d’abord une réaction qui traduirait le vote en partie « militant » des motions pour éviter la dérive vers un parti démocrate de type US, ou un New Labour.

Il semble que les tensions au sein de la motion Delanoé l’aient empêché. Il semble aussi que la motion Hamon, en se maintenant, ait compris l’enjeu de la crise sociale qui s’ouvre et de la bifurcation offerte au PS face à la colère populaire qui monte: une vraie voix (et voie) de gauche entamant un réel travail de refondation ou la plongée dans le social-libéralisme et la mort annoncée du PS.

L’enjeu est encore dans le contrôle de l’appareil: Il passe sous le contrôle des fédérations les plus moisies (l’adjectif est gentil) avec MM Frèche et Guérini, si Mme Royal gagne, avec le ralliement vraisemblable de l’appareil actuel (autour de MM Ayrault et Hollande), et ce au nom de la rénovation (et je parie, qu’échaudé par le vote des motions, M. Guérini fera obtenir cette fois au moins 85% des voix à Mme Royal), ou bien nous assisterons à une véritable évolution avec B. Hamon ou, un peu plus classique, en cas de victoire de M. Aubry.

Dans tous les cas, la situation sera politiquement difficile pour le Premier Secrétaire qui sera élu du fait d’un Conseil National divisé en 4 parties quasiment égales, avec le risque de laisser les grands élus s’autonomiser et les plus opportunistes se rallier à N. Sarkozy.

Selon le résultat du vote du 20 novembre, à côté du boulevard ouvert au NPA, craignons la remontée d’actes irresponsables de l’ultra-gauche, de jeunes déboussolés par l’absence de débouchés politiques à la misère, l’arrogance des possédants et le “descenseur” social accéléré par N. Sarkozy.

J’avoue me sentir quelque part responsable d’avoir vu, et n’avoir pas pu grand chose y étant, ce parti se transformer en un lobby d’élus et d’aspirants-élus plus attelés à “tuer” (politiquement) les autres que du sort des classes défavorisées, et qui, comme le marché qu’ils disent vouloir réguler,  se centrer essentiellement sur le court terme des élections suivantes, changeant de “courant” comme de chemise pour se placer dans ce qu’ils pensent être le  sens du vent.

Je suis triste que cette formidable machine à donner de l’espoir que j’ai connue au milieu des années 70 risque de se transformer définitivement en repoussoir.

- L’hebdomadaire Marianne, dont j’apprécie souvent la tonicité du ton, mais dont je sais aussi les sympathies bayrouistes, s’engage résolument pour Mme Royal. Est-ce si étonnant ?


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