Marseille : La police a découvert la planque du tueur en série

Publié le 16 novembre 2008 par Chictype

La perquisition à St-Mitre, à Marseille, a mis au jour indices et ADN

Au 1er étage de cette bâtisse située 29, chemin Campagne- Barielle, la police a fait de singulières découvertes.

Ph. Cyril Sollier

Des murs de couleur ocre soutenue, une déclinaison de boîtes aux lettres, preuve évidente de présences humaines: c’est là, au numéro 29 du chemin Campagne-Barielle, dans le quartier marseillais de Saint-Mitre (13e), que Patrick Salameh, 51 ans, a torturé pendant six heures une prostituée marocaine de 24ans. Le premier étage de la bâtisse est découpé en plusieurs appartements. Soumia y a tout supporté, y compris le pire. Ligotée, frappée, violée, menacée avec une matraque. Elle a très vite pris conscience que sa vie était menacée.

Le client qui venait de l’emmener chez lui s’est tout à coup mué en monstre. Elle est pour l’heure la seule survivante connue du tueur en série présumé, auquel est reprochée la disparition de trois autres filles: une Ukrainienne de 42 ans, une Roumaine de 23 ans et une Algérienne de 28 ans. Les trois femmes sont désormais introuvables. A-t-il conduit toutes ses victimes dans cette “planque”, située non loin du domicile où il vivait avec sa compagne et ses deux enfants? Les policiers de la Brigade criminelle et ceux chargés de la répression du proxénétisme de la police judiciaire ont retrouvé sur place, entre autres indices, une culotte, des gants de chirurgien, un manche de pioche, un collier, des morceaux de boucles d’oreilles et surtout des traces ADN. Ils sont aussi parvenus à remonter jusqu’à Patrick Salameh grâce à l’exploitation des puces téléphoniques. Mais désormais mis en examen par le juge Franck Lagier, et écroué, le suspect ne se livre pas. “Il est resté mutique. Il considère qu’il est étranger aux faits reprochés”, explique le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest. Qui est donc cet homme, originaire du Var, se disant “chef de chantier”? “Un personnage hors normes, un cérébral”, précise le directeur interrégional de la PJ, Roland Gauze.

Condamné en mai 1993 à 20 ans pour arrestation arbitraire avec tortures, il a effectué 16 ans de prison, avant d’être libéré en juillet 2005. En détention, il peignait et a même exposé. Des liens avec deux autres affaires actuellement instruites chez un autre juge et peut-être avec la disparition, le 7 mai dernier, de la jeune Fatima, 20 ans, à Marseille, pourraient être faits. “Aucun corps n’a pour l’heure été découvert et on ne sait pas ce que sont devenues les filles”, corrige l’avocat du “serial killer” présumé, Me Jean-Jacques Campana, pour dire qu’il convient de rester prudent.

La Provence